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Harlow, le premier resto chic et branché de la place Jacques-Cartier
Crédit: Harlow

Quelle image nous faisons-nous au juste de la place Jacques-Cartier? Lieu symbolique du Vieux-Montréal, il est tout autant connu pour ses événements spéciaux et ses amuseurs publics, que pour une restauration soit de bas étage, soit envahie par les boules à mites. Rien de très jouissif, en tout cas. Il fallait donc un sacré culot pour ouvrir sur place un établissement visant une clientèle branchée, foodie et aux moyens supérieurs à ceux de mangeurs de hot-dogs en short. C’est pourtant ce pari fou qu’ont relevé Brahms Yaiche et Stevie B. Hamron, entre autres fondateur du Time Supper Club et au parcours dans le domaine événementiel assez impressionnant.

Brahms Yaiche et Stevie B. Hamron, entourant le chef Jason Bivall
Crédit photo Harlow

Quel est le concept du Harlow ? Une série de coups de cœur, en fait. Après trois ans de recherches, Stevie en a eu un pour la bâtisse ancestrale qui sert d’écrin au Harlow, puis en a confié l’aménagement au designer Philip Hazan en se fiant à un autre coup de cœur : l’Amérique des années 1930 et 40. « Le nom de (Jean) Harlow, une actrice iconique de cette époque, est à l’image de ce que j’ai voulu faire ici. C’est-à-dire un espace de type Old Hollywood, avec un aspect vintage et glam ponctué de touches modernes, et plusieurs sections bien séparées. » Effectivement, quand on visite le Harlow, on voit que la salle à manger, le bar, le salon lounge à l’étage et la terrasse avant prévue pour l’été ont chacun leur propre identité visuelle et audio, sans pour autant jurer les uns avec les autres. Du bon boulot.

Crédit photo Harlow
Crédit photo Harlow
Crédit photo Harlow

Bonne prise également du côté du bar, dont l’aile mixologique a été confiée à Lawrence Picard (New City Gas, Nectar & Mixologie). Ce dernier a créé pour le Harlow huit cocktails, parmi lesquels se trouve l’excellent Jean Harlow, constitué de mousseux rosé, de vodka Belvédère, de purée fraîche de fruits rouges et de blanc d’œuf. Par contre, la carte des vins, certes amenée à évoluer, est assez imprécise et montre une préférence pour les vins du Nouveau Monde, sans doute en raison de la clientèle touristique.

Cocktail Jean Harlow
Crédit photo Sophie Ginoux

La cuisine, qui reprend le concept du Harlow en mêlant classiques américains et bases françaises avec une twist contemporaine et des produits du terroir, a pour sa part été confiée à l’ontarien Jason Bivall, qui a fait ses classes à Montréal depuis cinq ans (Pied de cochon, Hôtel Gault). Sur le menu qu’il a monté, on retrouve du traditionnel foie gras au torchon parfumé au Calvados et à la truffe noire, à la texture intéressante mais un poil trop salé. On peut aussi s’attaquer à la jolie salade Waldorf, réalisée avec de la laitue, du céleri rémoulade, des pommes, des raisins et des noix de Grenoble caramélisées. Rafraîchissante, quoiqu’un peu trop sucrée, les pommes Honeycrisp ayant été préférées aux acidulées Grany Smith. Des imperfections encore rencontrées par la suite avec le thon Albacore cru, dont la belle texture et le goût fin étaient un peu dominés par l’acidité des accompagnements, ainsi qu’avec les gnocchis de ricotta, goûteux même si on se serait attendu à une consistance plus légère. Toutefois, la bisque de homard maison, crémeuse, un brin relevée et servie avec de tout petits morceaux de homard frais, était divine, donc laissons le temps au chef de se placer.

Foie gras au torchon
Crédit photo Sophie Ginoux
Salade Waldorf
Crédit photo Sophie Ginoux
Thon Albacore
Crédit photo Sophie Ginoux
Gnocchis
Crédit photo Sophie Ginoux

Dans l’attente, le Harlow mérite le déplacement, ne serait-ce que pour un verre dans ce décor raffiné qui nous refait aimer la place Jacques-Cartier. Et vu le portfolio des propriétaires, attendez-vous à de belles surprises sur place, comme le très populaire cocktail d'ouverture couvert par ma collègue Paméla Lajeunesse cette semaine !

Harlow
438, place Jacques Cartier, Montréal H2Y 3B3
(514) 396-3330
www.harlowmtl.com

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