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5 bonnes raisons d’aller voir le film suédois «Force Majeure»
Crédit: EyeSteelFilm

Force Majeure pourrait se définir comme une sorte de rencontre étrange entre l’univers des films de Chevy Chase et un Happiness de Todd Solondz. Suite de malaises qui s’empilent jusqu’à déchirer un couple, déchirer une famille, sans jamais tomber dans le drame. Tomas (Johannes Kuhnke) suit sa famille dans un trip de ski sur les Alpes, lui qui travaille trop et néglige un peu les siens. Tout va bien jusqu’à l’étrange moment du déjeuner, où un contrôle d’avalanche dérape un peu et sous le choc de l’émotion, Tomas prend son iPhone et ses lunettes et part à courir sans se retourner. Femme et enfants laissés derrière. La confusion, le jugement s’installent dans la famille et on se demande comment un père de famille peut faillir à sa tâche et abandonner ses proches. La charmante histoire réalisée et scénarisé par Ruben Östlund ne déçoit pas, nous laissant souvent confus dans nos émotions de spectateurs. On te dit en 5 points pourquoi ça vaut la peine d’être vu:  

1. Les malaises exagérés
Fil conducteur du film, on est vite lancé dans l’univers de l’inconfort par la réaction inattendue du père. Plus le récit avance et plus on se rend compte que chacun, autant qu’il peut être porté à juger l’autre par ses actions, cumule les malaises, souvent sans s’en rendre compte. Les situations embarrassantes s’enchaînent et tendent vers l’absurde à un point tel où l’on se demande par moments si on ne devrait pas pleurer au lieu de rire. Scène de larmes laide et pénible à regarder à l’appui.

2. Son scénario 
Force du film, on nous manipule un peu dans cet univers de déception de la race humaine, en exagérant la charge d’un problème qui aurait pu et aurait sûrement dû rester mineur: le pourquoi de certaines émotions confuses chez le spectateur, ne sachant plus trop comment réagir. Le réalisateur s’est amusé à nous faire croire en l’ampleur des dégâts d’un problème si petit, surtout par le manque de cohérence dans les décisions des personnages en situation post-choc. S'ajoute à ça, un couple d'amis à la différence d'âge prononcée et l'amie cochonne mariée, qui profite amplement de la distance avec son mari…
EyeSteelFilm
3. L’atmosphère sonore
Le calme et le silence des Alpes perturbés par une station de ski bondée de touristes créent le fond sonore pour soutenir les dialogues exagérés des personnages. On joue beaucoup sur le bruit qui interrompt un silence ou ces sortes de bruits de fond qui accompagnent un silence pour le rendre encore plus embarrassant. Se mêlent à ça, des cordes de violons qui se font entendre dramatiquement de façon assez sporadique. Du bruit pour te faire réagir.  

4. La mise en scène
Personnages bloqués par leur situation, le réalisateur a opté pour une série de plans fixes dans un rapprochement du contenu et de la forme. Ce qui nous amène aussi dans cet état de contemplation sur le ridicule de la vie des autres et surélève la beauté de la nature en paysage de fond. Mise en scène soignée, qui prend le temps de respirer pour te faire encaisser tout ce qui a d’awkward, question de bien te faire suer là où ton corps ne sue que sous l’impact d’un malaise. Mains mointes, dos mouillé… 
EyeSteelFilm
5. La finale absurde
Sans trop vouloir en révéler, le récit qui culmine vers cette ascension du mal inutile atteint une sorte d’apogée, quand une seconde crise de panique déjoue les sceptiques, comme dans un mauvais happy end x 1000 où plus grand chose ne fait du sens, mais où l’on prend le temps de se regarder pour se dire: «une chance que je t’ai, je t’ai tu m’as, une chance qu’on s’a»…

Force Majeure
En salles dès le 16 janvier

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