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Le photographe new-yorkais Jordan Matter expose des portraits éblouissants de danseurs d’ici!
Crédit: Sophie Breton et Louis Elyan Martin (O Vertigo, Montréal) / Courtesy of Jordan Matter / Via dancersamongus.com

On ne le présente plus tant son projet a déjà conquis les foules. Photographier des moments de danse dans des endroits insolites du quotidien, nous rappeler comment joie de vivre et surprise pourraient se trouver à tout coin de rue: voilà la mission que s'est donné Jordan Matter, photographe portraitiste new-yorkais de renom, au travers de son travail, Des danseurs parmi nous, exposé en ce moment à la Place des Arts.
 
L'idée de ce projet, Jordan Matter l'a eu «en regardant son fils jouer, et [en constatant] cette simplicité avec laquelle un enfant vit dans l'instant», nous dit-il. Il partage son idée de photographier la danse dans des environnements du quotidien avec le danseur Jeffrey Smith, membre de la Paul Taylor Dance Company. Smith adore et réussit à convaincre dix membres de la compagnie de collaborer au projet. 2009: le photographe commence cette longue aventure humaine, en photographiant des danseurs pour la toute première fois.
Mickaël Spinnhirny (Cas public, Montréal) / Courtesy of Jordan Matter /  Via dancersamongus.com
Lindsay Culbert-Olds (Montréal) / Courtesy of Jordan Matter / Via dancersamongus.com
Louis Robitaille et Céline Cassone (BJM Danse, Montréal) / Courtesy of Jordan Matter / Via dancersamongus.com 
«Auparavant, j'étais un joueur de baseball», confesse Matter. Il trouve, dans l'exercice de ce sport, «l'endurance, une volonté intérieure forte, une propension à poursuivre ses objectifs avec ténacité et une grande patience pour toujours améliorer sa technique». Il dit simplement transposer ces caractéristiques dans la photographie, au moment de capturer des moments de danse insérés dans les décors du quotidien. Matter se déplace un peu partout aux Etats-Unis et invite les danseurs à participer. La chose prend rapidement de l'ampleur et de nombreux danseurs de haut niveau parcourent même, quelquefois, de longues distances pour apporter leur pierre à l'édifice.
 
Il ne s'intéresse pas spécialement aux danseurs, mais «aux histoires qui peuvent être racontées par les danseurs». Matter veut faire germer, chaque fois, une collaboration, un échange entre danse et photographie, et donner toute l'initiative et la spontanéité au danseur, chose qui est parfois difficile. «Les danseurs vivent habituellement dans l'attente de directives solidement déterminées par le chorégraphe. De plus, ils sont très difficiles envers eux-mêmes, dans une exigence et un perfectionnisme perpétuels. Mais des danseurs ressortent immédiatement la beauté et l'athlétisme de leur corps, la flexibilité et la liberté de mouvement, le pouvoir fort d'expression.» Matter y voit les modèles parfaits. Ils peuvent faire tout et n'importe quoi. Il leur demande parfois des choses un peu folles, très répétitives, ou un peu dangereuses. Et ils les font docilement, dans la limite du raisonnable bien évidemment. Avec eux, les émotions sont très directement et physiquement représentées par les corps. L'imaginaire et la fantaisie trouvent place dans le quotidien, avec presque rien. Un corps. Un décor de tous les jours.
Annmaria Mazzini (New York) / Courtesy of Jordan Matter / Via dancersamongus.comVicky Mérette, Jossua Collin, Stacey Désilier et Yann Leblanc (Montréal) / Courtesy of Jordan Matter / Via dancersamongus.com 
«Si je devais citer le nom d'un photographe comme référence, ce serait peut-être Henri Cartier-Bresson. Il photographiait l'intensité des moments de tous les jours avec beaucoup d'humanité.» Matter fait une large place à la spontanéité dans son travail. «Je trouve souvent l'idée de ce qu'il faut faire en fonction de l'environnement, avec les éléments que j'ai sous les mains, et je trouve ça excitant.»
 
«Je considère comme gaspillée toute journée où je n'ai pas dansé», affirmait Nietzsche. C'est probablement cela même que mettent en images les photographies de Matter. Humour, légèreté, avec des danseurs rendus plus accessibles, plus humains, plus touchants aussi, et qui se font le reflet de réalités universellement partagées. Voilà les danseurs en dehors des salles de répétition et de spectacle, pour que leur énergie symbolise, en pleine rue, la joie de vivre.
 
Exposition Des danseurs parmi nous
Jusqu’au 30 décembre 2014 | Espace culturel Georges-Emile-Lapalme de la Place des Arts

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