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«Party Girl» à Cinemania: formidable portrait d’une soixantenaire carburant à la vie de nuit!
Crédit: Angélique Litzenburger dans Party Girl
Le festival Cinemania présente en clôture le long métrage Party Girl. Caméra d'Or du dernier festival de Cannes, l’œuvre singulière avait alors été qualifiée de «sauvage, généreuse et mal élevée» par Nicole Garcia, présidente du jury. Angélique Litzenburger, reine de la nuit et des cabarets âgée de 60 ans, revit sous la houlette de son fils Samuel Theis, l'un des trois réalisateurs. Rencontre d'un tandem mère-fils du 7e art hors du commun.

Angélique, cette party girl soixantenaire carburant à la vie de nuit, à l'ivresse du cabaret, songe à se ranger suite à la demande en mariage de Michel. Ses enfants l'encouragent à adopter cette voie malgré les réticences de leur mère, parfait électron libre. Parviendra-t-elle à quitter ce microcosme du cabaret dans lequel elle s'est épanouie des décennies durant? Tel est le fil conducteur du film réalisé par Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis. Pour ce dernier, travailler avec sa mère sur ce film a revêtu différents aspects. Afin de cerner cette femme plus grande que nature, il lui a fallu procéder à un réel travail d'enquête, parallèlement à la phase d'écriture : «J’appelais souvent ma mère, on avait des discussions assez longues sur son métier, les coulisses, sa vie dans les cabarets, les petites chambres dans lesquelles elle vivait. J'apprenais donc à travers l'écriture de cette fiction à connaître plus ma mère, d'une autre façon». Sur le plateau de tournage, Angélique n'était plus sa mère, mais cette actrice guidée par un scénario très construit, hors de tout voyeurisme ou exhibitionnisme. Ces femmes s'abandonnent à la scène en toute sensualité, en respect de la vie de cabaret vécue par Angélique.

Généreux film dont les quatre enfants de l'actrice, des acteurs non-pros, apportent une touche doublement tendre, foncièrement réaliste. Pour Samuel Theis, également acteur dans le film, leur participation imposait une part de responsabilité: écrire en leur rendant justice. Et pour la maman se posait la question de liberté. Elle a préalablement discuté avec ses enfants du projet et les a trouvés formidables pour leur participation. Les avoir sur le tournage a donné du courage à l'actrice dont Party Girl est le tout premier film.

Formidable film, porté par un message destiné aux épicuriens de tous âges. Angélique se réjouit de rencontrer autant de femmes transformées grâce au film. «Elles veulent être comme Angélique, ne plus s'empêcher de sortir à cause de l'âge», relate-t-elle avec fierté. «Le film dit qu'à 60 ans, on peut encore s'amuser, faire la fête. Angélique a la capacité d'assumer qui elle est, elle ne s'excuse pas auprès de ses enfants, de ses désirs, ses choix de vie. Et ça, c'est une grande liberté!», ajoute Samuel Theis, en parlant de son héroïne de mère.

L'actrice se remémore avec un brin de nostalgie l'âge d'or de ces lieux, les belles heures du Moulin Rouge. Celle qui incarnait des personnages tels que Cléopâtre préparait jadis ses numéros avec précision et théâtralité. «Les danseuses d'avant étaient de grandes artistes, elles faisaient des scènes élaborées de plus de 20 minutes. J'avais de jolis costumes et on m'admirait. Même les journaux parlaient de moi…», raconte-t-elle, tout sourire.

Party Girl
Dimanche 16 novembre à 19h15 au Cinéma Impérial
En salles à compter du 21 novembre