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Jeudi J’aime: rencontre inspirante avec Olivier Morin, comédien-auteur-musicien et plus encore
Crédit: Hugo B. Lefort

Pour la première rencontre du mois de septembre, j'y suis allée avec un valeur sûre. En effet, je connais le comédien-auteur-metteur en scène-musicien-peintre Olivier Morin depuis plus de vingt ans. Autrement dit, c'est mon meilleur ami. Ça fait donc plusieurs années qu'on crée ensemble, notamment avec Otarie, notre duo musical de style souper-spaghetti. Inutile de dire que son influence sur mon propre processus créatif est majeure.

C'est pourquoi je crois que vous serez profondément intéressés par sa vision de l'inspiration et de la création. En fait, je l'ai moi-même trouvé si intéressant, qu'au lieu de sélectionner seulement 5 questions, je vous présente l'entrevue en entier. Vous allez voir, c'est d'une beauté!

Comment vois-tu la création dans ta vie professionnelle? Personnelle?
J’essaye de ne pas faire de distinction entre les deux. En brouillant la frontière entre mes projets professionnels et personnels, ça m’encourage à être généreux et personnel, que ça me rapporte du pognon ou pas. Le grand magot, c’est l’amour qu’on met dans ce qu’on fait. 

Comment décrirais-tu ton processus créatif?
Je commence, je travaille fort, je continue, je m’amuse, je doute, je corrige, je finis. La durée peut varier.  

Qu’est-ce qui t’inspire?
Les gens que j’aime, les gens que je n’aime pas, les arbres, mes rêves, les bébés, la voix et le corps humain, le sexe, la rigolade, mes peurs, mes espoirs. 

Quels artistes t’inspirent le plus?
C’est beaucoup des peintres et illustrateurs qui m’inspirent. Je pourrais répondre un nom différent à chaque jour. Des musiciens, des auteurs, des acteurs aussi. Des artistes inspirants, j’aime en avoir une grande variété dans mon assiette. 

Quelle chanson t'inspire?
Ces temps-ci : «Les enfants de l’avenir» de Isabelle Pierre. Quelle voix. C’est une chanson écrite par Stéphane Venne, un compositeur immense, un trésor national. Ce texte, écrit à la fin des années soixante, est tellement plein d’espoir que ça fait mal. Écouter ça aujourd’hui me donne paradoxalement envie de brailler de beauté et de puncher de nombreux baby boomers sur le groin. Je suis un peu hippie.

Quel livre?
Ce n’est pas encore sorti en format papier, mais je viens de finir Ping-pong de Zviane, trouvable en morceaux sur son blog. J’aime son écriture, ses dessins, ses tourments et aspirations artistiques.  

Quel film?
La plupart. 

Quel designer?
Je triche un peu mais je répondrais Ronald Searle, un illustrateur au design graphique hypnotisant, féroce. Il est mort, ça compte-tu?

Que fais-tu quand tu ne trouves pas l'inspiration?
Je dors. J’adore ça. Ça pourrait être mon métier, je dormirais pour eux les heures de ceux qui ne dorment pas. En plus je serais millionnaire. 

Comment gères-tu la critique?
J’essaye de ne pas me laisser atteindre par ça, les bonnes autant que les mauvaises. C’est le point de vue d’une personne, il ne faut pas y attacher plus d’importance qu’aux autres personnes à qui tu t’adresses. 

Olivier a beaucoup de projets cet automne dont:

Le 6 septembre prochain à 15h, il y a Foule Bleue, un évènement audio coécrit avec Guillaume Tremblay et Navet Confit, les copains du Théâtre du Futur (Clotaire Rapaille; l’Opéra Rock, l’Assassinat du Président). 

Le 15 septembre à 19h, dans le cadre du FIL, il fait la mise en scène de «Liste de lecture, fantaisie littéraire avec ou sans musique». Dans la salle de concert des Jeunesses Musicales en plus! 

Du 9 septembre au 4 octobre, il joue dans «Le vertige» à Espace GO. Pour les 30 ans de sa compagnie, Luce Pelletier, du théâtre de l’Opsis, met 30 acteurs en scène (dont 22 femmes) pour raconter la terrifiante histoire vraie d’Evguénia S. Guinzbourg, une rescapée du régime stalinien. 

Pour voir ses magnifiques tableaux:
oliviermorin.com

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