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Le Détesteur: cher analphabète fonctionnel à qui j’ai toujours voulu m’adresser…

Salut bro/sis. Ça fait assez longtemps, maintenant, qu'on a emprunté de (trop) différents chemins, pour que je puisse enfin t'adresser ceci. J'ai longuement hésité parce que, j'aurais beau twister l'approche de diverses façons, ç'aura toujours l'air condescendant. Prétentieux. Mais tant pis. Il le fallait.

Quelque chose t'échappe, quelque chose échappe aux gens comme toi. Tout d'abord, laisse-moi te l'apprendre: t'es un analphabète fonctionnel. Tu l'ignorais peut-être, mais c'est ça.

T'imagines peut-être qu'«on s'en crisse tu pas» de tes supra-lacunes en français quand tu participes activement aux discussions sur Facebook. Mais non. Dans la tête des gens comme moi, elles sont suffisantes pour qu'on se défonce la tête dans un mur de gypse, tellement on te trouve con. Vraiment. Tu fais honte à tes vieux amis quand tu débarques dans un débat qui dépasse largement tes capacités intellectuelles.

Tes chums de longue date ne peuvent jamais vraiment prendre ta défense, man. Les inconnus qui te traitent d'idiot ont raison de te trouver idiot. Parce que c'est idiot, c'que tu fais. T'es toujours là, sous nos publications, à violer notre dignité, à grands coups de «Si je serais», de condescendance injustifiée: «euuuuhhh desoler mais……» et d'une rage de  violentes ponctuations.

C'est que t'en révèles beaucoup sur comment fonctionne ta tête. Par exemple, quand tu nous ramènes un «tir» ou «sté», on réalise assez vite (et c'est triste) que tu n'as jamais compris que «tsé» voulait en fait dire «tu sais». Comment t'as pu (sur)vivre aussi longtemps sans savoir ça?

Ce qui est malheureux, c'est qu'à l'instar de tes semblables, t'es tristement prévisible. La photo de ta Mazda en couverture annonce toujours le pire et le grain de sel que tu viens déposer sur notre page a déjà été laissé tombé par au moins 8 autres de tes «cousins» qui sont passés par ici, quelques minutes avant toi. Même joke pas drôle, même pathétique wordplay, même injure et dans les mêmes mots, avec les mêmes fautes minutieusement insérées aux mêmes places.

T'as jamais voulu soigner ton intolérance. Tu refuses d'admettre que t'es peut-être xénophobe, misogyne, sexiste ou raciste et pratiques couramment le slutshaming, fatshaming et tout-ce-qui-n'est-pas-toishaming.

Pour toi, le racisme, c'est quand quelqu'un n'aime pas les noirs. Mais tu précises pourtant que tu n'as rien contre eux, c'est juste que tu trouves qu'ils sont tous les mêmes. Et tu te suicides la vie à nous l'expliquer pendant des heures (parce que tu nous penses assez idiots pour ne pas comprendre ton point), étant donné que tu refuses qu'on dise de toi que t'entretiens des propos racistes.

T'as ce fâcheux réflexe de sauter à la gorge des gens, de dropper un «Wow méchant criss de tata !!!!!!!!!!!!» sous toutes les vidéos que tu visionnes et des ARK! aléatoires sous les photos de profil. Comme si personne ne les lisait, tes commentaires. Comme si on était là, à jaser dans ta cuisine, et que tu pouvais dire n'importe quoi de n'importe qui, parce qu'anyway, ton entregent allait, une fois de plus, voler à la rescousse de ton ignorance.

Mais non. Pas ici. On te trouve juste idiot. Pis on n'a plus envie d'être ami avec toi. Le fait qu'on ait déjà passé du bon temps ensemble ne te permet pas l'immunité. Le fossé qui nous sépare s'est creusé à une vitesse hallucinante et plus jamais on ne pourra envisager d'entretenir une probable amitié. T'es trop loin. Trop prévisible. Trop comme les autres, trop cave. 

Et c'est triste, sincèrement. Je le pense. Tu me forces, à chacune de tes interventions, à remettre en cause la conception que j'ai de la vie. Je ne pensais pas qu'en poussant plus loin ma capacité à comprendre les gens, je m'achetais en réalité un billet pour emménager sur une autre planète et que plus jamais on allait se revoir.

Des fois je trouve ça injuste pour toi, parce que dans la vraie vie, personne ne m'oblige à exceller dans un autre domaine que le mien. Et là, nous est tombé dessus l'avènement du Web, où les âmes de tout un chacun se côtoient et où l'analphabète fonctionnel ne peut plus cacher son handicap. Et ton âme, à toi, elle est restée au lit trop longtemps. Et sérieusement: OUTCH.

J'aurais souhaité que les choses se déroulent autrement. Je n'aime pas avoir à te juger, crois-moi. C'est arrivé trop vite et j'ai comme l'impression qu'il est trop tard.

Je te déteste. 

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