Aller au contenu
Critique de «Wish I Was Here»: le film raté de Zach Braff
Crédit: Kate Hudson et Zach Braff dans "Wish I Was There"

Dix ans se sont écoulés depuis que Zach Braff nous a présenté Garden State, film indie réussi, sans plus. Quatre ans depuis le dernier épisode de Scrubs. Quatorze depuis l’une de ses premières apparitions télé dans la désormais série culte, The Baby-Sitters Club. Dix ans plus tard, il s’essaie à nouveau à la réalisation pour malheureusement se planter un peu et nous proposer un objet ennuyant, mélo, qui tente désespérément de nous faire rire et de nous faire ressentir des émotions profondes (soupir). Genre de feel-good movie poche qu’on oublie vite.
 
Histoire co-écrite avec son bro Adam J. Braff, les deux nous présentent la vie sur un ton moralisateur à un moment précis où tout va basculer pour Aidan (Zach Braff). En couple avec Sarah (Kate Hudson) dans un mariage où l’amour ne se consomme plus, une situation précaire l’empêche de verser la dîme à la synagogue qui veille sur l’éducation religieuse de ses enfants. Acteur raté, il accumule le non-travail tandis que sa femme bosse trop dans un boulot qu’elle déteste. Son père lui annonce sa mort imminente et boom! La vie change. Les problèmes/priorités ne sont plus les mêmes. Le regard porté sur la vie se transforme. On parle de ce qu’on a jamais abordé en couple. On passe du temps avec les enfants pour leur faire vivre des «sensations fortes» (Bon Iver à l’appui). On renoue avec le frère égaré qui lui, se rendra compte que sa voisine de roulotte est super sexy (!). À ça se mêlent une exploration de la culture juive, des séquences oniriques façon science-fiction, beaucoup de produits Apple (qui ont probablement plus de temps d’écran que Kate Hudson), un chien désobéissant vite oublié, un survol du harcèlement au travail, la naissance d’une nouvelle amitié, alouette. 

Parcours sur la maladie et la mort. Remise au point sur la vie. On nous fait la morale sur le temps gaspillé et l’importance de croquer dans la vie comme on croque dans une pomme… Le tout est bourré de dialogues inutiles et d’un humour très mal mené. Le timing et la manière de raconter une blague sont des éléments qui en font sa qualité. Braff décide de faire fi de ces détails. On nous bourre de clichés, de punchs manqués, on rit une fois ou deux. Après le rire, c’est évidemment les larmes qu’on tente de nous arracher. Les moments d’espoir perdu retrouvé, les chavirements tragiques, la fin triste, mais heureuse, belle et tout ça en même temps… Le gros de l’affaire, c’est qu’on ne croit pas en grand chose durant le film. Les dialogues trop travaillés, les nombreuses directions inutiles empruntées et le manque de crédibilité du couple Braff-Hudson font fondre le propos du récit. La mise en scène n’a rien d’épatant. La B.O. tape sur les nerfs, tout ce qui a de plus cliché de la musique indie pour un film indie.
 
Zach Braff en profite pour nous montrer qu’il a un beau cul (thumb up) et qu’il a des pectoraux. Kate Hudson n’arrive pas à assumer son personnage de femme-mère (chaque fois qu’elle essaye de pleurer, elle penche son visage vers l’avant et se gratte le nez de côté – littéralement, chaque fois). Le travail des enfants est correct. On se dit que c’est injuste d’avoir demandé à la jeune Joey King de raser ses cheveux pour ce rôle.
 
Film qui essaie de nous faire grandir en tant qu’humain et de nous faire réaliser combien le temps est précieux, d’une étonnante façon où l’on constate à la sortie du film qu’on vient de perdre deux heures de notre vie… ouf.
 
Wish I Was Here
En salles le 18 juillet
Zach Braff et Jim Parsons dans "Wish I Was There"