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Le Détesteur: souvent, j’ai honte des hommes

L'autre fois, j'expliquais à ma copine combien les débuts d'été gossent, quand t'es un homme. Que tu sais trop bien reconnaître les autres gars de ta race being douches sans prob, à s'imaginer seuls à dévorer animalement des yeux les filles sur la rue.

Plein de choses semblaient lui échapper. Ça fait qu'on est allés se promener. Gros soleil, chaleur accablante. Je lui ai dit que je scannerais du regard pour elle tous les gars qui la reluquent -sans la moindre subtilité/retenue- comme d'la viande, jusqu'à rendre inconfortable, et le lui ferais remarquer.

Mais attention: on a le droit, comme les filles le peuvent, de reluquer le corps des gens. Dans l'exercice ici, il était seulement question, comme je le mentionne plus haut, de dudes sans aucune gêne à exposer au monde entier les simagrées qui s'installent dans leurs visages au moment d'ouvrir 8 onglets PornHub.

À peine sortis, je lui pointe le monsieur à vélo, bédaine au vent. Il s'est arrêté à quelques pas devant nous. Je lui dis: Alright, regarde bien ce gars-là. C'est probablement même pas pour s'hydrater qu'il s'immobilise. Il t'a spottée pis s'accorde du temps supplémentaire pour déguster tes fesses avec ses yeux, check bin ça.

On rit, le scénario est loufoque. Mais un peu moins pour moi, ça se pouvait tellement. Il t'attend du regard, que je lui fais remarquer. Regarde, il vient d'entendre ta voix et retourne légèrement la tête. On passe devant lui; je l'observe. Les deux yeux sur ma copine, longuement, puis repart. Elle constate que j'avais probablement raison pis me lâche un : Voyons donc! Ark, haha.

Sur notre chemin, un autre dude n'a pu s'empêcher de relâcher un Hummmm, le regard plongé dans sa craque de seins. Et c'est là qu'une voiture remplie de testostédouches, parkée sur Wellington, fenêtres et portes ouvertes, nous attendait. Cinq gars qui avaient probablement passé l'aprèm à ne rien faire d'autre que ça: catcaller les femmes en tenue légère qui passaient par là.

«Ayoye donc tabarnack!», «Outch!», «Hey ma belle, allô!», «Youhou! Oui oui, c'est à toi qu'on parle!».

Et j'étais là, pourtant. Non seulement ma jolie se transformait en morceau de steak, mais on lui laissait entendre que la relation qu'elle entretient avec moi n'avait aucune importance et ne lui assurait pas un peu de répit, l'immunité contre les remarques barbares qu'on pouvait lui balancer, puisque de toute évidence, elle appartient à tout l'monde. À n'importe qui.

En tout, une vingtaine de regards insistants et commentaires de marde. Sa soirée s'est terminée avec un chauffeur de taxi qui la retenait pendant une bonne dizaine de minutes, à ne pas vouloir comprendre que non c'est câlissement non.

Ça me rappelle que dans la même semaine, j'avais assisté à un facepalmant phénomène. Une très sexy femme traînait derrière elle, et sans même le savoir, un groupuscule de dudes, des inconnus qui ne se connaissent même pas. Des gars qui avaient remarqué son cul et n'avaient pas tant envie qu'il sorte de leurs champs de vision.

Ces joyeux lurons qui ne se doutaient de rien s'étaient rassemblés instinctivement derrière elle. Traversaient la rue quand elle la traversait, sans s'égarer du troupeau qui s'était formé spontanément. Pour son cul qu'ils ne voulaient plus lâcher des yeux. Un gourou et ses disciples pas trop futés, genre. C'était creep et drôle à la fois.

Ç'arrive, tsé. Quand t'es seul, que tu sais garder tes distances et faire preuve de subtilité. Tu regardes parce qu'il est là, sans plus. Mais c'est un cul pis t'en verras d'autres plus tard, au pire sur Internet. Comme des seins qui rebondissent pis des jambes, d'ailleurs. C'est pas plus grave que ça, si t'arrives pas à les observer aussi longuement que tu ne l'aurais souhaité.

Si la situation ne te permet pas de le faire sans rendre l'autre personne mal à l'aise, ANNULE. Juste annule, man. Tu seras certainement plus chanceux dans une quinzaine de minutes.

Je vous déteste.

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