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Victime de la porn : à qui cherches-tu à plaire?
Crédit: Émilie Deshaies

Si t’étais sur Facebook ou Twitter cette semaine, c’était tough de passer à côté de la fameuse journée sans maquillage. (Si t’étais en camping, ça devait être plus tranquille.) Curieusement, la journée « sans maquillage » est en train de devenir la journée « NON à la journée sans maquillage ».

Est-ce si étonnant considérant combien les gens sont mêlés? C'est drôle de les voir essayer de suivre la bonne mode ou d'adopter le courant le plus populaire alors que l'idée devrait justement être de faire ce que tu veux avec ta crime de face. (Et ce, pendant toute l'année.)

Mais même en faisant ce que l’on veut bien de notre corps sexy (et j’inclus les gars là-dedans), il y a plein de questionnements qui demeurent. Est-ce qu’on se fait cute pour soi-même? Pour l’approbation des amis et des collègues du bureau? Pour augmenter son potentiel de fourrabilité avec le sexe opposé?

Plusieurs ont le réflexe de choisir une seule de ces réponses (et dénigrer les autres) alors que l’idéal serait sûrement un mélange de plusieurs. C’est sûr que se plaire suffisamment à soi-même afin d’avoir une solide confiance de fond, c’est une bonne base. Après tout, on est toujours plus séduisant lorsqu’on se plait à soi-même. C’est intelligent, zen et ça sonne super bien… jusqu’au jour où l’on se fait shifter par quelqu’un qui en fait « un peu plus ».

Qui se maquille un peu plus.
Qui s’entraine un peu plus.
Qui lèche un peu plus.

C’est là qu’on voit combien on est incroyablement hypocrite. On cherche tous à être acceptés, aimés et le fun à regarder, mais il ne faut surtout pas le montrer ou en parler. C’est comme si tout le monde participe à la même compétition tout en prenant bien soin de cacher leur participation. 

Pourtant, c’est bien normal. Quand les gens mieux habillés ont plus de succès, les autres les imitent. C’est la même chose pour le maquillage, les fesses bombées ou la longueur de la barbe.

« Nonon, moi je le fais pour moi! » Riiiiight.

Un peu bizarre cette mode de vouloir être (et paraître) parfaitement autosuffisant à tout prix. Le miroir au plafond dans la chambre à coucher, c'est quétaine, mais si tu t'en sers seulement quand tu te crosses tout seul, ça s'en vient un peu narcissique.

Contrairement à ce qu’on aime de plus en plus véhiculer, il n’y a rien de mal à vouloir plaire au sexe opposé. C'est OK de vouloir exciter. De vouloir être excitant. Plaire aux autres et se plaire à soi, ça n'est pas forcément incompatible. Sinon, le cul serait triste en bâtard!

Il reste que peu importe à qui tu cherches à plaire, t'es sûr de te faire critiquer. Il y a beaucoup trop de contraintes à respecter. Est-ce que t’es assez sexy sans être trop guidoune? Est-ce que t’es assez viril sans être trop douchebag? Assez féminine et assez féministe? Assez de charme pour pogner sans pour autant insécuriser tous tes chummeys?

Au moins, les compagnies sont claires : elles cherchent à vendre. La compagnie de gomme va faire 1000 pubs identiques pour te convaincre que t’as besoin de gomme avant de frencher. La compagnie de déo va scorer fort si elle arrive à te convaincre qu’avec son produit, toutes les plus belles chicks du monde vont venir se frotter contre toi. C’est un peu ça qu’il y a à comprendre sur ce genre d’initiative comme la journée sans maquillage : les compagnies sont prêtes à te dire N’IMPORTE QUOI pour te vendre plus d’affaires.

Quand on commence à prendre leurs slogans pour des séminaires de confiance en soi, ça risque de devenir mêlant. Avec la pression qui vient de tous les côtés, c’est facile de s’y perdre, mais la question demeure simple : à qui veux-tu plaire? Si tu réponds spontanément « je veux me plaire à moi-même », ça peut être un bon début, mais si ta réponse te vient d’une annonce de revitalisant, ça le fait un peu moins.

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