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Victime de la porn: les amants d’avant, les amants d’après
Crédit: Catherine Normandeau

S’il y a de quoi de cave à faire dans la vie, c’est bien de se comparer avec d’autres baiseurs qu’on ne connaît pas vraiment. (En tout cas, pas sexuellement.) Cette manie stupide de se comparer aux anciennes aventures de notre nouvelle flamme ou aux plus récentes conquêtes de nos ex que l'on voit défiler dans notre fil Facebook.

Belle façon de se poser des questions intelligentes telles que :
« Est-ce que la queue de son ancien amoureux la remplissait mieux? »
« Est-ce que ses nouvelles pitounes arrivent à le faire venir plus de shots que moi? »

Ça a beau être des questions normales, elles demeurent parfaitement malsaines et corrosives. Bienvenue dans le monde du doute et des remises en question inutiles. On pourrait essayer d’être zen en se disant des phrases pleines de sagesse telles que « Personne n’est meilleur ou pire, tout le monde est différent ». Mais dans notre for intérieur, on le sait beaucoup trop que c’est de la grosse bullshit malpropre.

On est les premiers à comparer tous nos nouveaux amants avec les précédents. Dès qu’on se pogne quelqu’un de nouveau, ça se fait tout seul. Pas nécessairement une comparaison exhaustive de type « Performance honnête qui arrive 13e au classement entre Fred et Jo », mais il y a quand même une comparaison qui se fait.

Chaque nouveau complice a ses forces et ses faiblesses. Des options de plus, des options de moins. Tu ne peux pas TOUT faire avec TOUTES tes conquêtes. Une ambitieuse peut vouloir titfucker un gars alors qu’elle porte du A, mais elle risque de déchirer quelque part entre ses omoplates. Chaque lover a ses propres features, ses orifices favoris, ses préférences de léchouille, ses fantasmes perso. Sans compter votre fameuse compatibilité qui demeure encore et toujours l'ultime facteur.

On espère toujours se classer premier dans le super classement des chauds lapins, mais quand on y pense un peu, est-ce ça donne vraiment quelque chose de concret? Est-ce qu’on se communique tant que ça ce genre de nouvelle? Une baise cool, ce n’est pas tant le genre de truc que tu partages. Il n’y a pas d’appréciation de type « Oh wow! Je vais te recommander à tous mes amis! » 

C’est rare qu’une rumeur se propage dans le genre : « Hey bébé, as-tu déjà fourré Chandonnet? Non!? Oh shit, il faut que t’essayes ça! » Et là, les friend-request se mettent à popper par centaines à mesure que le review devient viral.

Personnellement, si un chummey me recommande une fille qu’il a déjà fourrée, je vais probablement avoir le réflexe de l’éviter. Mon égo gère mal ce genre de partage sexuel. Ça ne me dérange pas que la fille ait grimpé 400 autres gars que moi, tant que je ne les connais pas. Et qu’ils soient tous plus poches que moi.

De toute façon, c’est tout à fait possible d’être spectaculairement hot avec quelqu’un et d’être un feu roulant de malaises avec la personne d'après. On n'en a aucune idée!

Tout ça pour dire que se comparer, c’est rarement une bonne idée. De un, on ne saura jamais vraiment la vérité. (À moins d’être intense sur le stalk.) Et de deux, qu’est-ce que ça changera en fin de compte? Rien pantoute! En fait, se comparer aux autres lovers, c’est un peu comme sucer le pénis d'un gars saoul mort : tu gaspilles beaucoup d’énergie pour rien, et c’est rare que tu te sentes mieux à la fin.