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Chronique de fin de soirée: un dimanche à l’église.

J’ai été baptisé, j’ai fait la (première) communion et j’ai reçu la confirmation. Mais comme un peu tout le monde qui a obtenu la bénédiction du fameux trio des saints sacrements de l’initiation, je ne vais plus à l’église.
 
Sauf ce dimanche, et il n’y avait pas grand monde à messe.
 
Les louanges? Seigneur!
 
J’ai toujours eu une relation d’amour-haine envers la religion catholique. Fondamentalement, il n’y a rien de mal, bien au contraire, dans l’enseignement de Jésus-Christ. C’est pourquoi je me retrouve à l’église en ce dimanche matin pour célébrer la première communion de la jeune fille d’un ami de la famille.
 
Ce geste de communion pratiqué « en mémoire de Lui » symbolise a priori un rapprochement d’égal à égal entre tous les habitants de la Terre et les valeurs véhiculées par quelqu’un prêt à mourir par (et pour son) amour des autres. On y célèbre donc un contact privilégié avec le sacrifice de Jésus, mort par (et pour) les péchés du monde.
 
Ce message, j’aime l’entendre et j’aime y réfléchir. Parce qu’il n’y a rien de néfaste à l’amour cérémonial. De se regrouper pour écouter parler d’amour, d’entraide. Pour le bien commun, le bien commun fondamental : le respect du prochain, c’est surtout le respect de soi-même.
 
Mais pourquoi ai-je donc cessé d’aller à l’église?
Soudainement, je me souviens.
 
Au son du sanctus « Saint Seigneur est ton nom », je me rappelle. Bordé par l’orgue de l’église St-Pierre-Claver et les paroles chantées par une chorale improvisée, je sens le sentiment de haine monter en moi. Chantons ensemble…
 
« Saint Seigneur est ton nom, Au plus haut dans les cieux. Béni soit Celui qui vient, Jésus-Christ le Seigneur. Cieux et terres sont remplis, Ta joie brille en nos cœurs. Acclamons, acclamons, les louanges du Seigneur. »
 
Et maintenant, donnez votre argent.
 
À toutes les fois, je me fais prendre. À toutes les fois, je passe tout près de me convaincre que ma spiritualité pourrait gagner à se développer dans une église. À toutes les fois, je réalise que l’institution de l’Église n’en a rien à cirer de la parole de Jésus-Christ.
 
Ces beaux messages d’amour existent pour financer l’opulence et les extravagances d’un temple élevé pour la panse de faux prophètes qui marchandent la spiritualité au plus offrant. Tous ces caprices architecturaux laissés à l’abandon méritent de disparaître de leur lente et belle mort, sans espoir de résurrection, parce qu’ils savent  exactement ce qu’ils font : « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce! »

Non, je ne laisserai pas l’Église m’endoctriner hypocritement en échange d’une dîme quêtée lors d’une louange à l’amour universel. Je préfère fumer l’opium du peuple en priant la Sainte-Flanelle en échange d’un divertissement abrutissant et violent. Au moins, je sais à quoi m’en tenir en me laissant consciemment prendre au jeu de la bière en canette à 15$ au temple du hockey.
 
« Sainte-Flanelle est ton nom, Au plus haut dans le Centre Bell. Béni soit Carey qui vient, Jesus-Price le Goaler. Sièges et glace sont remplis, Ta fièvre bouille dans nos coeurs. Acclamons, acclamons les louanges de Ginette. »

Allumez vos lampions, on joue contre les Bruins.
Et il va y avoir du monde à messe.

Canadien en 4.
 
Amen.

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