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Le Détesteur: il faut sauver Bixi

Auteur: Murphy Cooper
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Le Détesteur: il faut sauver Bixi
Crédit: Émilie Deshaies

Le maire de Montréal, Denis Coderre, annonçait la semaine dernière que cette année serait la dernière pour Bixi, à moins de lui donner tort, en s'y abonnant massivement.

Eh bin, Denis, je t'annonce que Bixi est un service pas mal trop indispensable pour qu'on puisse s'en départir, maintenant qu'on s'y est conditionné. Je pleure d'avance mon été 2015, à le savoir sans système de vélo en libre-service. Je t'explique pourquoi.

Mettons là, qu'il pleut. C'est la nuit pis les métros sont fermés. J'habite Verdun (#verdunluv) pis je travaille downtown. Pas envie de payer pour un taxi, parce que bon, mon budget me le déconseille vivement pis je déteste prendre l'autobus. Je pourrais marcher quelque 55 minutes sous la pluie, mais ayant toujours ma clé Bixi dans une poche, je saute sur la première borne et voilà que je viens de me sauver 45 minutes de douche en vêtements.

Exemple similaire: toujours la nuit, une amie compte repartir à pied, seule. Sentiment de sécurité: faible. Je lui offre de m'emprunter du temps Bixi, comme ça, elle sera rentrée plus vite et bénéficiera au moins de l'avantage de la vitesse, s'il advenait qu'un crazy-pas-bien l'aborde sur la rue. Bonus: je demande à c'qu'elle me texte une fois rendue, me confirmant ainsi que mes 45 minutes allouées n'ont pas été dépassées et me voilà bien rassuré de la constater saine et sauve.

Mais avant que tu me poses la question, oui, j'en ai un vélo. Un excellent, même. Pis tsé, j'ai pas toujours envie d'le traîner partout où je vais, de le savoir seul, attaché à un poteau, de stresser à l'idée qu'on pourrait lui causer préjudice. Pas tout le temps le goût de monter les pentes (la rue Guy) avant d'entamer une grosse soirée au boulot ni de me présenter exagérément fashionably late à un souper où j'ai déjà accumulé un léger retard. C'est pourquoi je préfère parfois opter pour le métro, les mains vides, la conscience tranquille et revenir à Bixi, au beau milieu de la nuit, quand bon me semble.

Je sais qu'on a beaucoup frappé sur le service dans la dernière année, mais j'te jure que ma barbe recouverte de glace pis moi le cherchions en esti notre stand à Bixi, cet hiver, en joggant à -25°C, sul' bord du Canal Lachine. Et là, dans moins de deux semaines, ces grosses bicyclettes grises seront back sur les routes et prêtes à me dépanner à tout moment, à quelques coins de rue de me permettre d'absorber plusieurs pintes sans avoir à me soucier de how-the-heck que je retourne chez moi, tabarnack?.

On ne peut reculer, maintenant qu'une telle alternative est offerte. Elle est essentielle à la vie urbaine et complémentaire aux autres transports dont l'horaire est exclusif aux gens qui vivent le jour. Je ne pourrais dorénavant m'imaginer une saison estivale réussie sans la tranquillité d'esprit que m'offre une station Bixi à proximité.

D'autant plus qu'un abonnement à Bixi s'avère toujours bénéfique pour mon porte-monnaie. Mine de rien, 6-7 mois sans réelle dépendance au métro, c'est le gain d'un quasi-loyer et d'une meilleure santé physique.

Et pour encourager l'adhésion massive, faudrait peut-être -finalement- envisager la carte de débit comme mode de transaction, non?

Je vous déteste.

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