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Victime de la porn: l’amour et la guerre
Crédit: Émilie Deshaies

Je me suis tapé le cool documentaire « Hors-Combat » qui porte sur de jeunes combattants amateurs qui pratiquent les arts martiaux mixtes (AMM/MMA). Et là, je sais déjà ce que tu vas me dire :

« Qu’est-ce qu’on en a à colisser de tes MMA dans une chronique de porn, Chandonnet? »

Et même si je te trouve un peu bête, je vais te répondre : c’est qu’il s’adonne que j’aime mes MMA comme j’aime ma porn : bien exécutée, par des vrais pros. Quand c’est pratiqué par des wannabes sans réel talent très mal payés, ça me fait un peu débander.

D’ailleurs, il y a une tonne de parallèles à faire entre mes deux grandes passions.

  • Plein de bien-pensants aimeraient les interdire.
  • Les participants ont des corps un peu douchebag, mais quand même sex.
  • Mal exécutés, ils peuvent te scraper une santé sur un méchant temps.
  • C’est rarement le premier choix de carrière qu’on souhaite pour ses enfants.

D’un côté, c’est très humain d’être intéressé par le sexe et les combats. Mais si on est moindrement humain, il va nous arriver de filer cheap en regardant tout ça.
Surtout quand c’est fait cheap.

Ce n’est pas surprenant de voir autant de documentaires aborder ces sujets avec sensiblement le même angle. On nous fait découvrir les « petites ligues » de pauvres pour bien faire comprendre que ce n’est pas tout le monde qui devient une super vedette avec les millions de dollars et les bonnes conditions de travail.

Et c'est vrai! Les Georges St-Pierre et Jenna Jameson sont rares. À moins d’avoir un talent à la Sidney Crosby, t’es mieux d’investir tes efforts ailleurs. En fait, il n’y a que deux bonnes raisons de persévérer dans ces choix de carrière :

  • Être très bien payé pour le faire.
  • Être particulièrement passionné et comblé par le trip.

Mais à moins de triper assez fort pour te foutre de toutes les conséquences que ça implique, si tu n’as pas l’intention de te classer parmi les meilleurs au monde, tu devrais probablement trouver autre chose à faire de ta vie.

D’ailleurs, comme consommateur, on ressent un peu la même chose. On a surtout envie de voir les meilleurs. S’il n’y a rien de glorifiant à regarder deux brutes zéro douées se magasiner une commotion pour 200$, c’est encore plus triste de regarder de la porn cheap. Quand c’est plus excitant de regarder un petit couple qui s’est filmé un mardi soir, c’est peut-être le temps de changer de branche.

C’est pour ça que je bitche (trop) souvent sur la porn made in Québec : ça fait pitié. Ils ne baisent pas vraiment mieux que toi. Ils n'ont pas une cenne. C’est mal filmé, c’est crade, c’est malaisant. On sent l’odeur de dessous de bras du caméraman luisant. T’as le douche over-bronzé qui zozote pendant qu’il branle sa graine average dans une capote, et la fille est clairement une danseuse qui vient de finir son double shift. Avec toute la misère qu'on peut voir dans son visage, t’as pas envie qu’on y ajoute une couche de sperme en plus.

Évidemment, il y a des gens qui se foutent complètement des participants. Ils se sacrent autant de la fille qui pleure pendant qu’elle se fait défoncer par trois fuckers over-amanchés que du gars en convulsion qui est clairement KO après avoir reçu trois coups de genou de trop. Tant que ça donne un bon show! Ça m’étonne toujours de voir à quel point certains humains n’ont aucune considération pour les autres.

Il reste qu’on accorde beaucoup plus de respect au fighter qu’à la pornstar.

Et justement, cette semaine, je suis tombé sur cette lettre très intéressante d’une fille qui fait de la porn pour payer ses études universitaires. Depuis qu’un gars l’a reconnu sur le campus, elle se fait harceler par des tatas.

Souvent, on pense que les gens caves sont des ignorants qui manquent d’éducation. Mais quand les épais sont des universitaires, ça devient difficile de leur trouver des excuses.
Bon, je l’avoue. Si un jour je reconnais une chummey dans une scène où elle a un pénis dans chaque main et qu’elle crie fièrement à la cam « j’aime ça les grosses graines! », il a d'assez bonnes chances que je me paye un peu sa gueule.

Mais on s’entend, ce sera du good clean fun entre amis.

Quand ça devient mean… Quand ça tombe vraiment au niveau des insultes, du harcèlement ou de la discrimination, tu mériterais vraiment la visite de quelques gros fighters barbus et violents.