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RVCQ: 3 grands réalisateurs québécois qui présenteront de nouveaux films
Crédit: Raphaël Ouellet

Les Rendez-vous du cinéma québécois, c’est d’abord l’occasion en or de passer en revue tous les films québécois que tu as manqués au cours de l'année précédente. Catimini, Diego Star, Gabrielle et Le Démantèlement sont tous en nomination pour le meilleur long métrage de fiction à la prochaine soirée des Jutra (en plus de se classer dans notre palmarès des 10 meilleurs films québécois de 2013), et ils seront sans surprise tous projetés dans le cadre de cette 32e édition du festival.
 
Mais avec une foisonnante programmation de plus de 300 films (dont 100 premières), il serait faux de croire que le mandat du festival se résume à un pétage de bretelles massif pour l’industrie du cinéma. Les RVCQ auront d’ailleurs l’honneur de présenter les derniers Robert Morin, Denis Côté et Podz en grande première, en plus d’hommages à Micheline Lanctôt ainsi qu’aux regrettés Michel Brault et Arthur Lamothe. Pendant qu’on épluche ce catalogue bien garni, voici pour l’instant un petit aperçu de trois premières que nous attendons avec fébrilité, excitation, émoustillement – you name it.
 

1. 3 histoires d’Indiens
de Robert Morin

Première canadienne
En voilà un qui ne s’est jamais laissé corrompre par les diktats de l’industrie. Cumulant les projets audacieux depuis plus de 30 ans, Robert Morin a reçu (avec raison!) le prix Albert-Tessier en 2013 pour l’ensemble de son œuvre farouchement indépendante. Celui qui s’est fait connaître comme cinéaste provocateur, brouillant les pistes entre documentaire et fiction, a toujours porté un regard caustique sur notre société. De Requiem pour un beau sans-cœur à Petit pow! Pow! Noël en passant par Le nèg’, il ose aborder de front des sujets épineux avec une approche singulière et souvent dérangeante. C’est dans cette lignée que semble s’inscrire 3 histoires d’Indiens, son 14e long métrage, qui dresse le portrait sur quatre saisons d’une « nouvelle génération » d’autochtones. Lui qui avait déjà abordé la question amérindienne dans Windigo récidive ici avec un projet réalisé avec à peine 150 000$, qui nous présente une communauté de jeunes refusant de se résigner comme la génération qui l’a précédée. « Pour le meilleur et pour le pire », nous avertit-on dans le synopsis.  

2. Miraculum
de Podz

Première mondiale
On peut toujours compter sur Daniel Grou, alias Podz, pour trouver de nouvelles façons de s’attaquer à la vie moderne dans tout ce qu’elle a de plus sinistre et de sombre. Solitude, pédophilie, viol, un violent mal de vivre – le réalisateur livre des portraits crus de personnages mis au pied du mur, complètement rongés de l’intérieur. Après Les sept jours du talion, 10 ½ et L’affaire Dumont, on décrit le quatrième long métrage de Podz comme un film choral qui aborde de grands thèmes tels que la foi, la mort et l’exil. Le genre d’histoire où les personnages sont tous aux prises avec des démons intérieurs – et où leurs destins s’entrecroisent par le biais d’un événement fatidique – dans ce cas, un écrasement d’avion. Avec un scénario de Gabriel Sabourin, Marilyn Castonguay et Xavier Dolan en témoins de Jéhovah, ainsi qu’une impressionnante brochette d’acteurs à leurs côtés (Julien Poulin, Anne Dorval, Robin Aubert, Jean-Nicolas Verreault), c’est ce qu’on peut se permettre de décrire comme « prometteur ».
 
* La bande-annonce en streaming sur le site de La Presse
 
 
3. Que ta joie demeure
de Denis Côté

Première canadienne
Celui que les médias québécois étiquettent injustement comme « cinéaste de festivals » a pourtant livré son film le plus accessible l’an dernier, soit le déroutant Vic + Flo ont vu un ours, un conte cruel d’une simplicité trompeuse. Cet ancien critique de cinéma est incontestablement un de nos artistes les plus acclamés à l’étranger, comme nous le rappelle d'ailleurs sa troisième sélection en autant d’années au festival de Berlin. Avis à ceux qui auraient été découragés par les nombreuses mises en garde formulées à son égard: Côté compose un langage cinématographique qui lui est propre: ambigu, chaotique, énigmatique, qui entretient un rapport quasi mystique au Québec rural. Ça vaut la peine de s'y plonger avec Curling, Elle veut le chaos ou encore Les états nordiques. On parle de son huitième et dernier film, Que ta joie demeure, comme d’un retour en terrain plus expérimental (Bestiaire) avec un film d’essai qui explore la relation qu’entretient l’homme avec son besoin de travailler. 
 
Rendez-vous du cinema québécois
Du 20 février au 1er mars | rvcq.com

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