Voici 5 raisons pour lesquelles le film de Sorrentino est à considérer:
Tous les plans semblent avoir été travaillés pour offrir un régal visuel. La photo est belle, les constants chocs au montage y ajoutent un effet poétique. On fait un bon usage des nombreux travellings qui respirent au rythme du film, ainsi qu'un intéressant travail au niveau sonore.
2. Toni Servillo
L'acteur a du charisme. Il faut le voir se glisser dans la peau de ce dandy sur le party, se promener dans les évènements mondains, en passant par des performances d'art, à questionner une vieille soeur «sainte», à pleurer aux funérailles, à manger avec son éditrice en chef… Toni Sevillo porte le film sur ses épaules et il le fait très bien.
3. Les scènes de party
Il y a de quoi de vraiment fascinant dans la manière dont sont construites les scènes de débauche. On met beaucoup de l'avant le beau qui devient laid dans sa déchéance. C'est hystérique, on crie, on boit trop, on fait de la poudre, on danse, on regarde les autres, on juge les autres, la musique est trop forte et on peut même entendre à fond la caisse We No Speak Americano (malheureusement, pas la version de Marco Calliari, mais quand même, cette chanson n'a rien de bon).
4. La trame narrative
La trame narrative ne nous laisse jamais vraiment le temps d'absorber ce qui vient de se passer, ce qui a comme effet de s'éloigner quelque peu du modèle classique d'appréciation d'un film et de nous plonger dans un état plutôt intéressant (voir le caméo de Fanny Ardant).
Le film nous livre une critique virulente de l'Italie, ce qui fait qu'on a un père de famille, 65 ans passées, qui fait travailler sa fille de 43 ans dans un club de danseuses, qu'on nous montre l'église déboussollée et d'un regard sinistre, qu'on aborde tous ces codes de conduite en société… On aborde tous ces sujets avec humour et intelligence.
La Grande Bellezza
En salle dès le 24 janvier