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Francis Ducharme se met à nu dans «Ta Douleur» au Quat’Sous
Aux côtés de la danseuse Anne Le Beau, l’acteur-danseur-artiste-qui-déteste-les-catégories Francis Ducharme explore la souffrance du corps, du cœur et de l’âme dans Ta Douleur, sous la direction de Brigitte Haentjens.

Lorsque Le Beau a reçu une carte blanche de Danse Cité, elle a été claire: elle voulait Francis Ducharme comme partenaire et Brigitte Haentjens à la mise en scène. En recevant pareille invitation, le jeune homme ne s’est pas fait prier pour plonger dans l’aventure. « Brigitte Haentjens est ma metteure en scène préférée. C’est une avant-gardiste délinquante qui fait du bien à l’art montréalais. C’est une femme de théâtre qui sculpte les corps. Elle me fascine dans sa façon de mettre en scène le malheur humain. »

« Et Anne est une bête. Elle a 52 ans et elle me torche! La première fois que j’ai dansé avec elle, en 2004, on avait fait un duo sur une chorégraphie de Dave St-Pierre. Je me souviens qu’au début, elle se disait "c’est qui lui, le petit cul? Comment il va faire pour me lifter?" Mais la rencontre avait été super. On a développé une chimie difficile à expliquer. Aujourd’hui, on n’a plus besoin de s’apprivoiser ou de se découvrir. Dès le début de la création, on était déjà en train de suer l’un par-dessus l’autre, sans pudeur. »
Crédit: Ruel
Une complicité palpable pour les spectateurs, si on croit les critiques qui parlent d’un duo incandescent, explosif et sexué. « C’est un grand défi d’impudeur. Selon moi, il n’y a pas grand mérite à se mettre nu sur scène. Mais se dénuder émotivement, montrer qui tu es à l’intérieur, ça c’est challengeant. Quand le spectacle commence, on pleure sur scène. Mais pas nos personnages. C’est moi qui a mal, qui pleure, et Anne qui ne peut pas me consoler. On ne voulait pas créer un spectacle trash et provoquant, mais plutôt quelque chose qui se voulait brutalement honnête. »

Cette franchise les a visiblement aidés à explorer l’univers de la douleur et ses multiples déclinaisons: viol, accouchement, violence conjugale, rupture, perte, solitude, dépendance, maladie, manque. « Brigitte voulait partir de l’intime pour aller vers quelque chose de social et politique, en observant comment un peuple peut porter une douleur collective. C’est du théâtre physique construit autour d’un thème. Ça nous a laissé une liberté créatrice qui m’allume complètement. Comme si, au-delà du fond et de la forme, l’objet décidait et qu’il était plus fort que nous. »

Ta Douleur
Du 11 au 14 décembre 2013
Théâtre de Quat'Sous | 100, avenue des Pins est
 

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