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Chronique de fin de soirée: de grâce, la fin du (long) week-end.
Crédit: Il est approximativement 10h32 lorsque je commande mon sandwich déjeuner au Dépanneur le Pick-Up. C’est lundi. Je bois un espresso. Je suis avec Gen, je tente de me rappeler mon (long) week-end de l’Action de grâce et j’essaie d’y trouver un/le sens.

Il est approximativement 10h32 lorsque je commande mon sandwich déjeuner au Dépanneur le Pick-Up. C’est lundi. Je bois un espresso. Je suis avec Gen, je tente de me rappeler mon (long) week-end de l’Action de grâce et j’essaie d’y trouver un/le sens.

Je me rappelle que tout a commencé jeudi soir lors de la soirée de lancement de ma chronique au Mme Lee. Il y a des femmes, de la bonne musique, plusieurs conversations qui ne mènent nulle part, une conversation longue distance de Toronto avec Helen. Je paie 150$ avec ma Visa Gold pour une tournée de Jägermeister à l’endroit de 30 personnes dont l’importance varie de très haute à anonyme. J’embrasse le cou d’une lectrice de cette chronique dans une ruelle. Je termine ma soirée dans le sous-sol du Salon Officiel à boire des Old Faithful avec Jeff. Une fille inscrit son nom dans mon application «Notes» sur mon iPhone. Je ne dors pas de la nuit.

Je ferme finalement l’œil pour la première fois sur un banc du Parc de la Petite Italie, après avoir mangé avec mes collègues de l’agence, à midi. Ils étaient fiers de moi. Quoi de mieux que de travailler en compagnie de quelqu’un qui prend le temps de récupérer son sommeil à la manière d’un anglo du BC venu triper à Montréal avec 28$ et une once de weed dans ses poches?

Mais pourtant, mon week-end ne faisait que commencer.
 

Vendredi

Je bois une Tremblay au travail. J’ajoute sur Facebook la fille qui a écrit son nom dans mon iPhone. Je bois trois Boréal à la soirée d’ouverture du Festival SPASM. Je bois un Red Bull en direction de l’Ex-Centris pour la Première du film Un parallèle plus tard réalisé par Sébastien Landry. Je bois six Alchimiste et quatre gin-tonic au party d’après projection à l’Agora Hydro-Québec du Cœur des sciences de l’UQÀM. Je reçois les épaules dénudées d’Helen sur SnapChat. Je flirte presque avec l’ex de mon ami. J’endure quatre Français saouls à bord de la 363 Nord. Je reçois les jambes d’Helen dans un bain moussant sur SnapChat. Je like la photo de groupe de l’IntraLOL sur Facebook et Instagram.

 

Samedi

Pendant que le ¾ du Québec passe son samedi après-midi aux pommes ou à une faire une de ces activités extérieures qui plaisent aux femmes, je regarde le marathon de la saison 1 de American Horror Story sur FX. Je baisse mes toiles pour être certain de ne pas voir le beau temps à l’extérieur. Je ne suis plus trop certain d’avoir pris une douche. Je reçois une photo d’Helen en bikini sur SnapChat. Je prends une screen capture. Elle est fâchée. Je recommence à boire avant même le début de la projection du film Discopath, long-métrage indépendant réalisé par Renaud Gauthier. J’arrêterai de boire dix heures plus tard. Après le Cabaret Trash au Théâtre Plaza, après le Nacho Libre, après ma partie de Donkey Kong au SNES, après avoir embrassé toutes les parties du corps d’une fille que je connais depuis moins de deux heures.
 

Dimanche

Je m’endors à 6h41 du matin. Je me réveille trois heures plus tard. Avec la fille que je connais depuis maintenant huit heures (dont trois passées à dormir). Toujours pas certain d’avoir pris une douche. Je prends le métro. Je débarque à la station Montmorency. Je regarde le film Gravité en français avec mes amis de Laval. Je viens de Laval. C’est comme ça. Je reviens chez moi. Je réponds finalement aux 6 SnapChat envoyés par Helen. Je regarde les dernières six heures de la saison 1 de American Horror Story. J’ajoute sur Facebook la fille que je connais toujours depuis huit heures. Je me réveillerai dans quelques heures avant que ma femme de ménage arrive lundi matin.
 

Lundi

Je suis fatigué. Je tremblote à cause de mon espresso, mais aussi parce que j’ai passé la moitié du week-end sur les suppléments. J’ai peur de regarder mon compte de banque. Je ne suis reconnaissant pour rien.  Je n’ai pas mangé de dinde. Je n’ai passé aucun moment avec ma famille. J’ai passé mon week-end à boire. Je termine l’écriture de ces lignes à 22h12. Je m’endors seul. Je ne souhaite que la fin de ce (long) week-end, de grâce.

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