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Le Détesteur: ces gens qui s’invitent à leur propre dîner d’cons
Crédit: Guylaine, elle est awesome. Guylaine, c'est Internet. Elle n'est dotée d'aucune (ou presque) notion d'atteinte à la réputation, de diffamation et s'est départie de quelques codes vitaux à la survie en société. Et tout ça, on l'accepte et on en rit, parce qu'elle n'est évidemment pas ouvertement politisée. Chaque propos est pris avec un grain de cocaïne.

Guylaine Gagnon. J'te dirais qu't'es pas super branché web si t'as jamais entendu parler d'elle, ces temps-ci.

Pour faire vite, Guylaine c'est une escorte qui lave son linge sale en famille sur plusieurs vidéos par jour. Sur Facebook. Elle nous fait visiter le Winners de son quartier. Pis shake d'la yeule quand elle parle. En gros, c'est ça, pis c'est drôle parce que ça d'l'air réel.

Guylaine, c'est un de ces rares personnages qui fait se demander si un jour on connaîtra la vérité. Est-elle vraiment très très spéciale comme on l'observe ou bin c'est une espèce de génie qui s'amuse avec nous pour son plaisir personnel? L'option no.1 nous apparaît évidemment toujours la plus plausible alors que plus le temps passe, plus il s'avère un facteur important. C'est ça l'affaire avec ces gens: ils ne décrochent jamais de leur personnage. Ça dure longtemps.

Guylaine, elle est awesome. Guylaine, c'est Internet. Elle n'est dotée d'aucune (ou presque) notion d'atteinte à la réputation, de diffamation et s'est départie de quelques codes vitaux à la survie en société. Et tout ça, on l'accepte et on en rit, parce qu'elle n'est évidemment pas ouvertement politisée. Chaque propos est pris avec un grain de cocaïne. Elle pourrait traiter Amir Khadir de terroriste qu'on s'en câlisserait. C'est ça qui est merveilleux avec ces gens-là.

Dans le même registre, y'a mon boy Mario Benjamin. Un chanteur des années 90s dont la carrière a trouvé un second souffle grâce au web. Mario, il a l'air d'un bon gars. Le prob, c'est qu'il n'est pas en mesure de comprendre ce qui lui arrive. Il s'acharne à se bander les yeux sur quelque chose de gros, quelque chose que lui seul refuse d'admettre: son succès, bien qu'énorme, n'est pas dû à son talent. Il n'en possède pas moins pour autant, mais le kétaine prend carrément le dessus, faisant ainsi de l'ombre à ses réelles capacités. Encore hier,  il ne comprenait pas pourquoi ses 1000 amis Facebook n'avaient pas partagé massivement le dernier extrait de son prochain hit.

Pis finalement, Patrick Lafrance. On peut se régaler, notamment, d'une conférence de celui-ci au cégep Lionel-Groulx, alors qu'il obstine désagréablement le prof qui lui fait remarquer qu'on ne peut se comparer aux géants du web (Google, Facebook) alors qu'on débute, dans un plan d'affaires. Son succès lui est dû, en grande partie, parce qu'il se voit plus grand que Jay-Z, alors que tout c'qu'il offre, c'est une plateforme aux allures 90s du web 1.0 pas très fonctionnelle, ni même près de révolutionner quoi qu'ce soit. C'est malade. Chacune de ses entrevues est hallucinante. Personne n'arrive à le contrarier tellement il est certain de posséder la flamme de l'entrepreneur.

Tous ces gens, évidemment, ont tous en commun d'être crissement pas là/déconnectés d'la réalité et sont incapables de se l'admettre, ni ne peuvent s'apercevoir qu'ils se sont invités eux-mêmes à leur propre dîner de cons, alors qu'ils nous reçoivent chez eux, sur leur propre terrain. Ils nous amènent à nous questionner. Parce qu'en quelque part, s'ils ont cette lucidité leur permettant d'orchestrer leur propre campagne 2.0, on se fait peut-être troller. La réponse, je m'en fous. Ils me fascinent, mais surtout, me divertissent plus qu'un esti d'show animé par Charles Lafortune à TVA.

Je les déteste.

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