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La pièce de théâtre Bash de Neil LaBute, une mise en scène où le spectacteur se déplace dans Montréal
Crédit: Le drame de l’auteur américain sera joué jusqu’au 17 juin prochain à Montréal. La mise en scène de Frédérick Moreau nous fait vivre les émotions des personnages tout en nous faisant déambuler dans des lieux réels de la ville - une expérience théâtrale qui donne froid dans le dos!

Le drame de l’auteur américain sera joué jusqu’au 17 juin prochain à Montréal. La mise en scène, signée par Frédérick Moreau, nous fait vivre les émotions des personnages en nous faisant déambuler dans des lieux réels de la ville – une expérience théâtrale qui donne froid dans le dos!

Jouée pour la première fois en français en mai 2012 à Montréal, la pièce du célèbre auteur américain fait son grand retour en ville. Ce drame, composé de 3 monologues, est joué par quatre excellents comédiens: Vincent Côté, Martine-Marie Lalande, Fanny Migneault-Lecavalier et Guillaume Perreault.

Rendez-vous à l’hôtel – Iphigénie en Orem

Le rendez-vous est donné à l’hôtel Zéro-1, dans le Quartier des spectacles. À côté de la réception, une simple table pour récupérer nos billets. Impossible de savoir qui est client et qui est spectateur. Un homme en costume nous fait signe de nous rassembler puis nous fait entrer dans une salle de l’hôtel, donnant sur la rue. Vincent Côté, en homme d’affaires tourmenté, nous y prend à témoin pour raconter son histoire tragique. Compassion pour un homme brisé puis incompréhension face à l’horreur, nos sentiments sont mêlés et mis à l’épreuve. Une mise en scène intimiste et réaliste qui met à l’honneur le jeu poignant du comédien.

Une salle presque vide – Medea redux

À la fin, tout le monde se regarde: est-ce qu’on doit applaudir? Quand faut-il partir? Enfin, un guide nous escorte vers des ascenseurs dans lesquels personne ne parle, comme une gêne, encore trop perturbés par l’histoire qui vient de nous être contée. Puis on entre dans une autre salle de l’hôtel presque vide, peu éclairée: une table, une chaise, une lampe de bureau, à la manière d’un interrogatoire de police. Martine-Marie Lalande raconte à un interlocuteur imaginaire son histoire d’amour avec un professeur, alors qu’elle était âgée de 13 ans. La naïveté d’une jeune fille un peu perdue nous émeut, avant de nous perdre dans une violence que l’on n’aurait soupçonnée.

Vers un lieu saint – Une meute de saints

L’homme d’affaires du premier monologue nous escorte dans la rue, nous fait traverser le quartier, lui-même perdu il demande son chemin à des passants. La déambulation prend alors tout son sens! On appréhende différemment cette promenade et on se demande où l’on va. Dans ce dernier lieu, une église symbolique et majestueuse, un couple raconte une soirée mémorable entre amis. Fanny Migneault-Lecavalier conte une belle soirée sans accroches, tandis que Guillaume Perreault se laisse aller à la confession et nous dévoile comment la sienne a été entachée.

Entre naïveté et violence, le texte de LaBute prend vie à travers le talent des comédiens et leur maîtrise du monologue. La mise en scène audacieuse fait bouillonner la violence humaine qui émane de cette pièce: plus qu’une mise en scène, c’est une expérience déambulatoire hors du commun! À voir!

Jusqu'au 17 juin
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