Aller au contenu
Le Détesteur: pourquoi Radio X vit encore en 2003
Crédit: Vivre en 2003, c'est adhérer à l'identité de surface. Juste, triper sur tout c'qui nous est proposé au sommet du mainstream, tant qu'on peut gueuler ROCK ON. Comme jouer au poker en s'calant une cane de Monster, par exemple. J'ai souvent l'impression que Radio X et sa station X2 ROCK misent beaucoup sur ce dude là, coincé en 2003, et qu'c'est pour cette raison qu'elles nous arrivent toujours avec du vieux punk-rock préalablement approuvé par CKOI pis un lexique obsolète qu'on n'oserait même plus placer dans une phrase.

Hier sur Facebook circulait l'affiche d'un concours orchestré par Radio X MTL. «La maman la plus chicks» qu'on pouvait y lire.

La plus CHICKS. Qui dit encore ça, chicks? Radio X, apparemment. Et c'est drôle parce que ça ne vient que consolider ma théorie comme quoi Radio X et son auditeur type logeraient quelque part dans les années 2003, depuis 10 ans.

J'ai été frappé par cette révélation quand j'devais passer dans l'coin du Centre Bell alors que Billy Talent s'apprêtait à offrir un concert. Impatients d'entrer, les fans du band, quant à eux, m'en offraient un à moi. Crissement 2003. Des gars de ma génération, c'est-à-dire, qui ont fait l'école secondaire approx en même temps qu'moi et qui n'ont JAMAIS décroché du début de leur vie adulte.

En 2003, on commençait à laisser derrière nous l'ère du 900 de Tony Hawk. On quittait le secondaire avec nos souliers de skate ÉS et/ou Osiris et/ou autres pis certains d'entre nous ont voulu grow up pis mettre ça de côté un peu, mais pas complètement, ce style vestimentaire d'adolescent retardé. Pour les filles. Parce qu'évidemment, les gars SAVENT c'que VEULENT les filles pis c'était pas un ti-coune qui pop encore des kickflip, tsé. Marketing de 450.

Fak c'est là qu'est entré en jeu le gel dans les cheveux. Pis l'parfum. Pis les coats de cuir stripés. Pis les souliers propres en peau de crocodile. C'était ça le compromis: ajouter des accessoires d'homme sur un style de garçon. Devenir adulte, sans se départir de tout, c'était ça. Un genre d'hybride entre Tony Hawk pis Ricky Martin.

Pis cet adulte-là, il est encore le même, aujourd'hui. Il s'est accroché à c'qu'il connaissait de mieux au moment de débuter sa vie post-secondaire. Il va débourser une centaine de dollars à chaque fois qu'il entend dire que SES BANDS, ses valeurs sûres, débarquent au Centre Bell. Il se paie un road trip pour Woodstock en Beauce, aussi.

Parce que ce dude- là, il n'a jamais été déçu de Green Day. Il n'a même jamais eu vent de l'existence de Dookie. Lui, il a découvert ça à CKOI avec American Idiot. Idem pour SOAD avec Chop Suey, sans quoi il n'aurait jamais connu ce groupe. Il tripe sur Kaïn, indeed, pis ne trouve pas tant mauvaises les nouvelles chansons des Cowboys Fringants. #trololol

Vivre en 2003, c'est adhérer à l'identité de surface. Juste, triper sur tout c'qui nous est proposé au sommet du mainstream, tant qu'on peut gueuler ROCK ON. Comme jouer au poker en s'calant une cane de Monster, par exemple.

J'ai souvent l'impression que Radio X et sa station X2 ROCK misent beaucoup sur ce dude-là, coincé en 2003, et qu'c'est pour cette raison qu'elles nous arrivent toujours avec du vieux punk-rock préalablement approuvé par CKOI pis un lexique obsolète qu'on n'oserait même plus placer dans une phrase. Chicks. Dreamteam.

Comme des gars qui approchent la trentaine et qui auraient oublié d'vérifier si, par hasard, le temps ne les avait pas fait passer pour de vieux adolescents qui essaient bin qu'trop d'être dans l'coup. En vain. Une décennie, c'est vite passée.

Pour illustrer notre boy, j'te laisse sur une affiche de mon cru.

Je vous déteste.

Plus de contenu