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Comment le groupe anglais Foals s’est libéré de tout carcan
Crédit: À la veille d'un retour à Montréal à guichets fermés, la formation nous explique comment elle s'est départie de tout ce qui pouvait restreindre sa liberté créative.

Le quintette de rock britannique Foals revient à Montréal cette semaine. Jack Bevan, le batteur du groupe, s’entretenait avec nous en direct du sud des États-Unis, où Foals est présentement en tournée pour promouvoir son nouvel album, Holy Fire.

D’entrée de jeu: «ouais, on est en tournée, et mon Dieu que ça paraît… On part prendre l’avion dans une heure.»

C’est fatigant, la tournée?

«C’est certain que ça draine, mais ce qu’il y a de plaisant, c’est qu’on ne joue jamais avec un playback ou même avec un click-track [un bruit de métronome que certains batteurs utilisent en concert pour s’aider à garder le rythme], alors on garde quand même une bonne liberté. On adapte toujours les concerts en fonction de la foule, ce n’est jamais répétitif. C’est sûr qu’après une couple de mois de tournée, tu recommences à avoir envie d’écrire; tu passes tout ton temps en studio à enregistrer un album, les batteries créatives sont vides… Et après, tu passes un an ou deux à jouer ces pièces-là pour des gens et ça te redonne l’énergie et l’envie d’écrire. C’est super.»

Justement, le plus récent album du groupe semble plus près de ce qu’on a pu voir en concert, alors que le précédent (Total Life Forever, 2010) était plus poli.

C’était une décision consciente, de se rapprocher de l’énergie des shows?

«Nos réalisateurs nous ont joué un tour: ils nous disaient de pratiquer les pièces en studio avant de les enregistrer, alors on s’est amusés à jouer pour le plaisir… Et ils enregistraient sans nous le dire. C’est probablement ça qui donne un son plus brut: quand la petite lumière rouge s’allume et qu’on sait qu’on est en train d’enregistrer pour vrai, on a tendance à être inconsciemment plus rigides, moins naturels. En partant l’enregistrement en cachette, ils ont trouvé le moyen de nous sortir de notre zone de confort sans même essayer. C’est quelque chose! Le problème, c’est que pour le prochain disque, il va falloir trouver quelque chose de différent, ce truc-là ne pourra pas marcher deux fois!»

Le groupe a aussi raccourci la durée moyenne des pièces pour le troisième album. «On est partis sur des jams en studio, mais on a décidé de les couper pour le disque. En concert, par exemple, ça risque d’arriver… Des fois, on ne peut juste pas s’en empêcher!»

Deux des membres de Foals ont commencé leur carrière musicale dans un groupe de math-rock, The Edmund Fitzgerald: Bevans ainsi que le chanteur et guitariste Yannis Philippakis.

Pourquoi avoir abandonné ce genre?

«On a arrêté le math-rock parce que c’était devenu trop sérieux. C’est un genre très cérébral où les gens ne viennent pas voir les concerts pour avoir du plaisir ou pour faire la fête: ils viennent parce qu’on fait des choses compliquées avec nos instruments. On avait envie de faire le party un peu. C’est ça qui a été à l’origine de Foals: on voulait que les gens aient du plaisir. Maintenant, on a dépassé un peu ce stade-là du party à tout prix. On veut surtout faire vivre une expérience.»

 

Foals
10 mai | Club Soda
1225, St-Laurent
avec Surfer Blood et Blondfire
foals.co.uk

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