Thérèse, Tom et Simon…: la dernière pièce de Robert Gravel est publiée pour la première fois

Audacieux, innovateur, passionné: Robert Gravel a poussé le théâtre québécois à se dépasser. Après avoir notamment cofondé le Nouveau théâtre expérimental (NTE) et créé la Ligue nationale d’improvisation (LNI), le comédien et metteur en scène s’est éteint sans crier gare en août 1996.

À cette époque, il venait tout juste de monter la première version de Thérèse, Tom et Simon…à l’Espace Libre. Pour les besoins du spectacle intégral prévu l’année suivante au NTE, les comédiens Luc Senay, Alexis Martin et Diane Dubeau ont terminé la pièce inachevée à partir des notes manuscrites laissées par Robert Gravel.

L’histoire? Le quotidien pathétique, hyperréaliste jusqu’à l’absurde, des résidents d’un immeuble montréalais. «Ce sont tous des gens solitaires, ordinaires. Une sorte de bain mousseux où chacun est dans sa bulle, et les bulles éclatent. Sauf qu’on ne jette pas seulement le bébé avec l’eau du bain, on jette le bain au complet! La pièce est humoristique, mais aussi traversée par un profond désespoir», explique Yvan Bienvenue, fondateur de Dramaturges éditeurs. 

À l’instigation de Jean-Claude Coulbois, le réalisateur de Mort subite d’un homme-théâtre, un documentaire sur Robert Gravel dans lequel on peut voir les répétitions de Thérèse, Tom et Simon…, Dramaturges éditeurs publie la pièce intégrale, accompagnée de photos de la production.

Une œuvre majeure, toujours d’actualité, estime Yvan Bienvenue. «Le théâtre de Robert Gravel est incisif, découpé au scalpel. Ce qui frappe, c’est la lucidité du regard sur la société québécoise. Son constat : le bateau coule…»