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Critique du dernier film de François Ozon, «Dans la Maison»
Crédit: Claude Garcia est un élève sans histoire qui fréquente le Lycée Gustave-Flaubert. Son professeur de littérature, Germain, incarné par le sublime Fabrice Luchini, se plaint sans cesse à sa femme (Kristin Scott Thomas) de la médiocrité du travail de ses élèves. Jusqu’au jour où il corrige la première rédaction de Claude...

Claude Garcia est un élève sans histoire qui fréquente le Lycée Gustave-Flaubert. Son professeur de littérature, Germain, incarné par le sublime Fabrice Luchini, se plaint sans cesse à sa femme (Kristin Scott Thomas), propriétaire d'une galerie d'art contemporain, de la médiocrité du travail de ses élèves. Jusqu’au jour où il corrige la première rédaction de Claude…

C'est que cette copie raconte, d'un ton très ironique et d'une façon absolument troublante de réalisme, la vie d’une famille «normale». Les détails du quotidien d'un foyer heureux et paisible y sont détaillés et s'avèrent ceux de son camarade de classe Rapha. On y parle du père, Rafa premier, mais aussi de la mère. La délicieuse et sensuelle Esther (Emmanuelle Seigner). Au fur et à mesure de son récit, Claude se plaira de plus en plus à passer du temps à l'intérieur de cette maison et à observer (ou imaginer?) les moindres faits et gestes de ses habitants.

«L’odeur si singulière des femmes de la classe moyenne», écrit-il en parlant d'Esther lorsqu'il la voit pour la première fois.

En lisant ces lignes, le professeur est tout de suite impressionné et surpris par ce texte. D'autant plus que l'auteur s'obstine à terminer ses récits par l’intrigante mention «à suivre». Germain sera alors pris d'une envie quasi compulsive d'aider son jeune élève dans la poursuite de sa rédaction, afin de le propulser vers la gloire. Une seule idée le motive: faire de cet adolescent, un grand écrivain. Mais à quel prix?

Entre fiction et réalité

La structure narrative de ce film promène le spectateur entre fiction et réalité. Peu à peu, celui-ci ressent un sentiment d'inquiétude vis-à-vis du personnage de Claude, chez qui l’arrogance et le goût pour le voyeurisme semblent grandir sans limites. Avec «Dans la maison», François Ozon nous transporte vers une fiction onirique, dans laquelle les repères s'effacent. Qui dit vrai? Est-ce le réel ou l'imaginaire qui est présenté? Si certaines scènes sont légèrement répétitives et ralentissent le rythme du scénario, le bon jeu des acteurs nous permet de plonger pleinement dans ce huit clos intrigant.