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Les 10 films à voir ce printemps!
Crédit: No, Spring Breakers, Trance, 42, To The Wonder, The Place Beyond The Pines, La Cicatrice, The Great Gatsby, Dans la maison et Frances Ha sont à découvrir!

La saison des remises de statuettes et des discours de remerciements interminables est derrière nous! Hollywood s’apprête à nous livrer une cuvée de blockbusters qu’on ne découvre habituellement pas avant la période de grande canicule. D’ici la fin mai, le calendrier cinéma nous propose des rendez-vous de popcorn bien gras tels Iron Man 3, Star Trek Into Darkness, G.I. Joe : Retaliation et Jurassic Park 3-D. Mais puisque la couverture médiatique est déjà monopolisée par ces vaches à lait de l’industrie, NIGHTLIFE.CA vous propose 10 autres films qui valent le détour!

 

1. No 
de Pablo Larrain (maintenant en salles)
Le fanclub de Gael Garcia Bernal se réjouira d’apprendre que le cover boy mexicain poursuit dans la lignée des films politisés (The Motorcycle Diaries, Babel, Amores Perros) qui ont fait sa renommée et qui, surtout, lui tiennent à cœur (c’est Canana, la compagnie qu’il a fondée avec son pote Diego Luna, qui produit le film). Le dernier volet d’une trilogie du cinéaste Pablo Larrain à propos de la dictature de Pinochet, No raconte comment un jeune publicitaire habitué aux pubs racoleuses de Coca-Cola a donné un second souffle à la campagne de l’opposition (le fameux « No ») en vue du référendum décisif de 1988 qui a renversé pour de bon le régime de Pinochet. Fascinant. 

2. Spring Breakers 
de Harmony Korine 
(29 mars)
Après le décousu et décevant Trash Humpers, notre iconoclaste chouchou Harmony Korine (Gummo) nous propose avec Spring Breakers son long métrage le plus accessible, mais tout aussi provocateur! Avec un James Franco en rappeur blanc sosi de RiFF RaFF, féru des fusils, des « grills » et des jolies collégiennes aux moeurs légères interprétées par sa femme Rachel Korine, Ashley Benson et le tandem racoleur so Disney (Selena Gomez et Vanessa Hudgens). Trame sonore de Skrillex, scène de hold-up d’un fast-food crade, gros plans de débauche floridienne à la Girls Gone Wild, hommages bien arrosés à Britney Spears… On sort de la salle complètement déboussolé – et avec un gros sourire aux lèvres. (Tiré de notre retour sur SXSW 2013)

 

3. Trance
de Danny Boyle 
(12 avril)
Décidément, Danny Boyle s’amuse à changer de registre. Pandémie de zombies (28 Days Later), héroïnomanes au quotidien sordide (Trainspotting), alpiniste en détresse (127 Hours), les Roméo et Juliette orphelins de Mumbai (Slumdog Millionaire): Boyle fait incontestablement preuve d’une énorme curiosité. Sa nouvelle intrigue de science-fiction en mode épileptique nous plonge dans les méandres de la mémoire humaine, ce qui n’est pas sans rappeler Memento, bien sûr. Un commissaire d’art (James McAvoy) planifie, de concert avec le leader d’un groupe de bandits (Vincent Cassel), le vol d’un tableau d’une grande valeur. Mais l’opération semble échouer et Trance prend vite une tournure des plus étranges, avec de mystérieuses lésions cérébrales et une spécialiste de l’hypnose (Rosario Dawson) appelée en renfort pour élucider le fil des événements.

 

4. 42 
de Brian Helgeland 
(12 avril)
Avec Dreamgirls et The Help à l’avant-plan, Hollywood sait pertinemment que les histoires de héros américains s’étant démenés corps et âme contre toutes sortes d’injustices raciales rapportent gros. Le biopic 42 revient sur le parcours impressionnant de Jackie Robinson (interprété par le nouveau venu Chadwick Boseman), premier joueur de baseball afro-américain ayant franchi la « barrière raciale » et intégré la Ligue Majeure en 1947 au sein des Brooklyn Dodgers. Avec Jay-Z aux commandes musicales, Harrison Ford prêtant ses traits au proprio des Dodgers et le scénariste de L.A. Confidential derrière la caméra, cette grande tranche sportive de l’histoire new-yorkaise du 20e siècle augure plutôt bien, disons.  
 

5. To The Wonder 
de Terrence Malick 
(12 avril)
Celui qui nous a habitués à le désirer cinq, voire souvent 10 ans entre chacun de ses projets, refait surface avec son sixième long métrage… à peine un an après que The Tree of Life ait raflé la Palme d’Or à Cannes! On peut déjà prédire que To The Wonder, qui nous plonge dans les déboires amoureux auxquels fait face le couple de Marina et Neil (Olga Kurylenko et Ben Affleck), n’aura rien d’un drame romantique convenu. Avec l’arrivée de Javier Bardem et de Rachel McAdams dans le décor, l’harmonie du couple sera mise à rude épreuve dans cette exploration existentielle des aléas de l’amour. Y aura-t-il une voix off au ton légèrement philosophique pour nous guider à travers l’épopée? Ou encore quelques errances visuelles pour explorer les mythes fondateurs de l’humanité? La rumeur veut que le film soit encore plus expérimental que Tree of Life, alors ne vous étonnez pas qu’on vous réponde par l’affirmative à ces deux questions… (Tiré de notre aperçu du TIFF 2012)

 

6. The Place Beyond The Pines 
de Derek Cianfrance
 (12 avril)
Un énorme coup de cœur du Festival du film de Toronto l’automne dernier, le réalisateur Derek Cianfrance démontre une fois de plus qu’il est maître dans l’art de dépeindre le mal-être masculin de façon à la fois troublante et électrisante. Après son bouleversant Blue Valentine, à propos d’un couple à la dérive pour des raisons beaucoup moins évidentes qu’une bête trahison, Cianfrance refait ici équipe avec Ryan Gosling. Dans le rôle d’un jeune père cascadeur qui décide de braquer des banques à bord de sa moto pour mettre du pain sur la table familiale, Gosling incarne en quelque sorte l’alter ego de son célèbre « Driver » : un gars taciturne, peinant à contenir la rage qui gronde dans son for intérieur. Cette saga intergénérationnelle met aussi notamment en scène Bradley Cooper en jeune policier valeureux prêt à faire le nécessaire pour ramener l’ordre. Un puissant thriller qui tisse habilement plusieurs énigmes et témoigne du rapport tourmenté qu’entretient l’homme avec la paternité.

 

7. La Cicatrice 
de Jimmy Larouche (12 avril)
D’abord présenté dans de nombreux festivals à l’international ainsi qu’au Festival du nouveau cinéma à Montréal, ce premier long métrage intimiste de Jimmy Larouche arrive finalement en salles le 12 avril. Avec une distribution du tonnerre (remarquable Marc Béland, Patrick Goyette, Sébastien Ricard et Normand D’Amour) et une sublime direction photo, ce suspense atmosphérique aborde de front l’intimidation et l’exclusion, des thématiques très (trop?) populaires par les temps qui courent, en se tenant toutefois bien loin des raccourcis narratifs. Basculant entre présent et passé, réalisme et fantastique, blessures intérieures et élans de rage, La Cicatrice raconte l’histoire de Richard (Béland), un homme souffrant, criblé de regrets, à qui l’on interdit de s’approcher de sa femme et son fils pour des raisons qui se clarifieront en cours de route. Un beau film qui nous happe dès les premiers instants.

 

8. Dans la maison
de François Ozon
(19 avril)
Un François Ozon (8 femmes, Potiche, Le temps qui reste) au sommet de sa forme. Une intrigue hitchcockienne qui oscille entre le réel et l'imaginaire. Un ado de 16 ans avec une plume surprenante qui s’en prend à son vieux prof, complètement sous le charme de ses textes. Ambiguïté, admiration, manipulation, maître d’école naïf, élève brillant – Dans la maison n’offre jamais de réponses faciles et on ne peut jamais tout à fait cerner la suite des choses. Ozon, qui ne perd rien de sa force créatrice avec l’âge, livre ici une réflexion prenante sur la grande puissance d’une histoire bien racontée – ou encore d'un film bien ficelé.

 

9. The Great Gatsby 
de Baz Lurhmann
(10 mai)
Ça fait peut-être plusieurs mois que vous l’attendez, ce retour tant attendu de notre Aussie excentrique préféré, Baz Lurhmann (Moulin Rouge, Romeo + Juliet). Cette cinquième adaptation au grand écran du classique de F. Scott Fitzgerald nous reconduit au beau milieu des Roaring Twenties et de l’effervescence du jazz aux États-Unis en compagnie de Leo DiCaprio (incarnant le tragique Gatsby), Tobey Maguire (son ami Nick Carraway), Carey Mulligan (Daisy Buchanan) et Jay-Z (oui, encore lui!). La signature visuelle tape-à-l’œil de Baz et les costumes d’époque éblouissants seront certainement au rendez-vous, mais que penserons-nous de la 3D? Est-ce vraiment nécessaire? On s’en reparle en mai, alors que le film donnera le coup d’envoi au 66e Festival de Cannes.

 

10. Frances Ha
de Noah Baumbach
(31 mai)
Greta Gerwig, une des reines du cinéma indépendant américain et du mouvement « mumblecore » (Greenberg, Damsels in Distress), a co-scénarisé cette surprenante tranche de vie new-yorkaise avec le réalisateur Noah Baumbach (The Squid and the Whale, Kicking and Screaming). Évoquant à certains moments l’esprit de la Nouvelle Vague, Frances propose un regard monochromatique et sans fard sur une jeunesse paumée et nombriliste qui souhaite tellement trouver sa place que tout finit par lui échapper. Frances (Gerwig), jeune danseuse contemporaine sans grand talent, peine à joindre les deux bouts, et la voir encaisser plusieurs échecs, s’avère beaucoup plus honnête que d’en faire un énième Fame. Alerte aux fans de GIRLS: Adam Driver interprète le coloc de Gerwig, un artiste bohème coureur de jupons qui n’est pas sans rappeler l'autre Adam…