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Pierre Lapointe fait le point sur l’épisode Punkt et se félicite d’avoir réussi à donner une nouvelle version de lui-même
Crédit: Bien remis du vilain rhume qui l'a terrassé au moment de lancer son nouvel album, le chanteur se félicite d'avoir réussi à donner l'impression d'être une nouvelle version de lui-même.

Pierre Lapointe sourit. Avant même le nœud papillon vert forêt et la chemise Lacoste multicolore, c’est ce sourire qui marque, d’abord. «Le Pierre Lapointe sur scène et sur disque a rejoint le Pierre Lapointe de la vie de tous les jours. Ceux qui me connaissent dans la vie savent que je me suis toujours construit un cocon multicolore, beaucoup plus près de l’univers visuel punktien que de celui de la Forêt des mal-aimés. Par exemple, je collectionne les animaux gonflables, j’en ai de partout dans le monde…» Il rigole. Le Lapointe artiste intello a fait place au gamin, pour quelques instants.

C’est bien vrai qu’après des albums à l’esthétique plutôt sombre, ce sont les couleurs éclatantes qui dominent. «Quand j’ai sorti Les sentiments humains, y’a des journalistes en entrevue me regardaient d’un air inquiet: “Est-ce que ça va, Pierre?” Aujourd’hui, avec Punkt, on a fait tout cet exercice de création de l’image avant même d’avoir commencé à écrire l’album, et le pire c’est que ça marche! À part quelques exceptions, les tounes ne sont pas moins tristes ou moins dark que sur les albums précédents, mais à cause de toute la direction artistique qu’on a créée, les gens perçoivent cet album-là complètement différemment. Quand on a mis le collant “Le nouveau Pierre Lapointe” sur le disque, ce n’était pas seulement pour dire que c’était mon nouvel album – on voulait mettre la table pour que les gens s’attendent à un renouveau complet.»

À rebours
Justement: n’est-ce pas un peu étrange de commencer par l’emballage plutôt que par la musique? «J’ai toujours été inspiré par le travail d’artistes d’autres disciplines pour créer mes albums ou mes projets. Cette fois-ci, j’ai demandé une bourse au Conseil des arts et lettres du Québec pour travailler avec des designers, des artistes vidéo, toutes sortes de gens, pour essayer des choses. On a fait beaucoup de travail qui n’a pas vu le jour, mais qu’on va quand même trouver moyen de publier. Ça a fait en sorte que quand on a été prêts à créer la pochette du disque, ça a pris à peu près quatre heures et tout était fini, justement parce qu’on avait déjà tout fait le travail de recherche en amont.»

L’album s’appelle Punkt, comme dans point en allemand. «C’est un terme d’histoire de l’art: c’est le “point d’ancrage” d’un tableau ou d’une photo, si on veut, le point d’intérêt, l’accroche. Toutes les pièces de Punkt ont cette accroche-là bien pop, bien accessible: si je parle d’un sujet plus sombre ou plus "malaisant", je vais m’assurer d’avoir une bonne mélodie pour que les gens qui écoutent l’album puissent s’y accrocher. L’inverse est vrai aussi: si je vois que quelque chose est trop catchy à mon goût, hop! Je coupe la toune après une minute!»

C’est vraiment toute la création de l’album qui a été prise à rebours. «Pour la première fois aussi, on n’a pas commencé par monter le spectacle avant de le décliner en album. Je voulais arriver avec un produit fini et le présenter sur scène. J’ai toujours aimé les concerts casse-gueules, et je pense que c’était la prochaine étape.»

Et ensuite? «On a tourné deux vidéoclips, dont un qui va être lancé très bientôt, et ensuite je vais m’asseoir avec l’équipe et on va travailler la scénographie de la tournée pour l’automne. C'est intéressant de décliner tout l'univers punktien pour les clips et le show, avec tout le matériel qu'on a créé pour y arriver. Avec les moyens qu'on a maintenant, on peut faire des choses incroyables avec un très petit budget… Comme le masque qui tourne qu'on a fait pour le teaser et qu'on a intégré au visuel final: avant, ça prenait des grosses machines pour produire ça, et maintenant on l'a fait pour à peu près $60. On a plein de photos qui ont été prises pendant l'élaboration du concept et on ne sait pas trop quoi faire avec, mais on va trouver un moyen de les sortir.»

pierrelapointe.com

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