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La rupture de Swedish House Mafia est-elle vraiment triste?
Crédit: Le supergroupe suédois s'arrête cette semaine à Montréal à un mois de la fin annoncée de ses activités. Fin tragique ou simple transition?

Les fans de musique électronique d'aréna se sont fait refroidir le glowstick à l'été 2012 quand, avant même la parution de l'album Until Now, le trio stockholmois Swedish House Mafia a annoncé son intention de se séparer au terme d'une dernière tournée.

Le 24 mars prochain, après une ultime participation au festival Ultra, à Miami, Axwell, Steve Angello et Sebastian Ingrosso (ils ont chacun des vrais noms plus suédois que ça, à part Ingrosso) fermeront donc les livres après cinq ans de travail commun, plus de trois millions de chansons vendues et deux albums. Les membres citent comme motifs la fatigue d'avoir à nourrir une si lourde machine et l'absence de plans concrets pour l'avenir.

Mais est-ce vraiment une si mauvaise nouvelle? Est-ce même une nouvelle, point? Pas vraiment. Certes, la rupture met fin à une franchise de gros partys ambulants riches en lumières, fumée, confettis et basses fréquences, mais Swedish House Mafia, l'unité créative, est une joint venture qui, en plus d'avoir été peu prolifique, était appelée à ne pas durer très longtemps.

L'alliance était d'abord un tremplin pour les trois DJ, qui faisaient chacun carrière depuis plus d'une décennie avant de s'unir pour des tournées collectives. Ils sont restés dans l'actualité tout ce temps à coups de collaborations avec des gros noms de la pop (Pharrell, Tinie Tempah), de remix bien en vue (Coldplay) et d'ententes corporatives, mais pendant ce temps, le robinet musical n'a pas coulé fort, fort. La plupart de leurs singles ont été mitonnés en collaboration avec d'autres producteurs. Ils passent chacun le plus clair de leur temps à donner des sets solo dans des clubs. Until Now est non pas un nouvel album, mais une compilation de singles, de remix et d'extraits de leurs sets DJ.

La durée de vie des artistes pop en aréna n'est déjà pas longue; Swedish House Mafia avait déjà étiré la sienne. Cette «séparation» permettait aux trois DJ de faire une dernière fois le lucratif circuit des grandes salles avant de retourner individuellement dans le monde des clubs.

Une fois la mafia à la retraite, rien ne changera pour les fans. Les trois DJ continueront de lancer ponctuellement des singles chargés de collaborations, de tourner et de vaquer à divers deals juteux (Angello, notamment, a son label, Size Records).

Si ça se trouve l'impact, risque d'être plus positif qu'autre chose, puisqu'en cherchant à suivre les ex-mafieux dans leurs trajectoires solo, les inconditionnels pourraient bien tomber sur des artistes électro qui, contrairement à Swedish House Mafia, font vraiment avancer la musique électronique.

Swedish House Mafia
27 février | Centre Bell
1909, Des Canadiens-de-Montréal
avec AN21
swedishhousemafia.com

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