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Toro Y Moi, l’apôtre du chillwave, se convertit à la pop et s’achète une guitare
Crédit: Partagé entre une multitude d'élans musicaux, l'Américain Chaz Bundwick tente de laisser derrière lui l'étiquette «chillwave».

Ça ne rate pas: la minute où on tente de donner un nom à un courant musical, les artistes concernés tentent de s'en évader. C'est le réflexe rock n'roll classique… L'obligation d'être là où on n'est pas attendu. Surtout si on parle d'indie-rock, où donner un nom à une chose équivaut à montrer un lever de soleil à un vampire.

Le scénario s'est évidemment reproduit dès que le terme «chillwave» est apparu, vers 2010, pour décrire les croisements de shoegaze et de synth-pop du type années 80 qui émanaient du sud des États-Unis. Les principaux intéressés – Neon Indian, Washed Out et Toro Y Moi – ont tous dénoncé le teme.

Trois ans plus tard, on retrouve comme il se doit Chaz Bundick, le chanteur et multi-instrumentiste caché derrière l'alias Toro Y Moi, en train de se débattre pour éviter de cadrer dans le modèle chillwave.

Fin janvier, il lançait Anything in Return, un nouvel album sur lequel il insiste moins sur les nappes de claviers lo-fi, moins sur les rythmes noyés d'effets sonores, et davantage sur le chant et sur ses nouvelles influences disco et funk.

Difficile de le blâmer, cela dit. Dans des entrevues accordées à différents médias, Bundick explique vouloir partager des chansons auxquelles le public peut s'identifier. Vrai que ses albums précédents, Causers of This (2010) et Underneath the Pine (2011), tombaient du côté plus abstrait et vague de la clôture.

Les mordus de chillwave ont néanmoins intérêt à bien profiter du Toro Y Moi nouveau, puisque Bundick annonce vouloir s'éloigner encore plus de ce dangereux carcan dans ses aventures musicales futures. Attention, il se serait récemment acheté une guitare.

Toro Y Moi
16 février | Club Soda
2111, St-Laurent
avec Wild Belle et Dog Bite
toroymoi.com