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Lisa LeBlanc met fin à son éclipse médiatique et fait le point sur son année folle
Crédit: La jeune Acadienne promet de se lâcher lousse lors de sa rentrée hivernale ce jeudi à l'Olympia.

Dans les récents débats sur la valeur linguistique du chiac, engendrés par le dédain de certains chroniqueurs, il a manqué une voix de taille: celle de Lisa LeBlanc, dont les 62 000 albums vendus ont achevé de ramener le parler acadien à l'avant-scène de la culture queb.

La jeune femme est pourtant  loquace, volontaire, passionnée de sa culture. Mais elle s'est abstenue d'intervenir, que ce soit sur ce sujet ou sur tout autre, depuis l'automne. Les entrevues, comme elle le dit elle-même, elle est «venue "étchoeurée"». Jusqu'à la semaine dernière, où elle a accordé quelques entretiens depuis un café d'Hochelag'.

«Ça peut sucer du jus», dit-elle à propos du temps passé avec les médias. «Après que ça a été: "t'es qui, on te découvre", ça a été: "comment c'tu deales avec le succès?" Pis là, on ne parle plus de musique. On parle de comment que j'deale. Thing is que j'trouvais ça pas mal tough. Mais t'es pas un open book parce que tu fais une entrevue. Je disais: "c'est fine, je deale comme j'peux". Which qu'était vrai. Mais j'étais brûlée. Et je voulais pas devenir une bitch, parce c'est pas moi!»

Sur la question du chiac, sans surprise, elle n'a rien à ajouter. «On dirait que je vois juste pas le point de rentrer dans ce débat-là. Je peux pas croire qu'on est en train d'en parler, pis que c'est les mêmes arguments. Y'a rien de changé! Keep on the sunny side, whatever

De bonne humeur
Médias mis à part, LeBlanc a bien réussi à rester on the sunny side à travers la tempête. Quand on lui demande si elle s'est déjà trouvée sur scène malgré elle, elle doit remonter quatre, cinq ans en arrière. «Je venais de casser avec mon premier chum. Le soir même, fallait que je joue des covers dans un bar pendant quatre heures. Ça me tentait fucking pas! ricane-t-elle. C'est quand même un adrenaline rush. Tu peux pas avoir un air bête». Elle pense aussi au dernier Festival interceltique de Lorient, en Bretagne, mais c'était au terme de dix jours de séjour, au cours duquel elle devait se produire deux fois quotidiennement.

Autrement, le rythme effréné de la vie de tournée lui convient bien. Son souvenir le plus mémorable de la dernière année n'a pas eu lieu devant les foules monstres de la Saint-Jean Baptiste ou des Francofolies, mais à… Whitehorse, au Yukon. C'était après deux concerts en 24 heures à Saint-Romuald, puis à Vancouver. «Y'avait pas un nuage dans le ciel et juste des montagnes devant nous. Ça faisait longtemps que j'voulais aller dans l'Nord! raconte-t-elle. Le show était l'fun en crisse et c'est la plus belle place que j'ai vu dans ma whole entire vie, j'pense. Ça a juste pas d'sens! Et c'est là qu'on a réalisé que: "eille, on fait de la musique!" C'était juste surreal

Et un an plus tard, la demoiselle est toujours satisfaite de son album. «Comme anyone else, y'a des affaires que j'aurais "tweaké" ou whatever, mais après ça, j'me dis: "eille, franchement, c'est ton premier, c'est ça qui se passait dans ta vie à ce moment-là". J'ai tellement pris mon temps et j'ai tellement été perfectionniste qu’in the long run, je peux me dire que c'est le même album que c'était avant qu'il ait du succès. Ça vaut rien de me dire que j'aurais dû changer de quoi.»

Pendant les Fêtes, durant un congé dans son Acadie natale, elle s'est remise à composer, mais il est trop tôt pour vraiment parler de «nouveau matériel». «Ça pourrait aller ailleurs dans deux mois. Pour l'instant, j'ai juste envie de "jammer" sans me forcer.»

La scène continuera d'occuper le plus clair de son temps jusqu'à nouvel ordre. Cette semaine, elle contourne ses principes et propose une version «all dressed» de son spectacle à l'Olympia, pimenté d'une mise en scène (de Brigitte Poupart, qui avait travaillé sur son lancement au Lion d'or) et de la participation de Louis-Jean Cormier.

«J'ai toujours voulu qu'il n'y ait rien qui distract le monde de ce qui se passe en avant. Que ça soit juste les tounes, basically, pis c'qu'on dit entre les tounes. Mais c'te fois-icitte, on s'est dit: "why not?" et s'est vraiment laissés aller. Ça va juste être drôle.»

Lisa LeBlanc
24 janvier | L'Olympia
1004, Ste-Catherine E.
avec les Hay Babies
lisaleblanc.ca

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