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«Pervers»: Pédophilie, perversité et cyberpropagande à l’affiche de La Licorne
Crédit: Défendant le rôle central de la pièce Pervers, présentée au Théâtre La Licorne du 15 janvier au 23 février, Mikhaïl Ahooja est au cœur d’une histoire où la rumeur s’emballe.

En apprenant que la maison d’un homme soupçonné de pédophilie a été vandalisée par des membres de sa communauté, un jeune diplômé en études cinématographiques décide de réaliser un documentaire sur la perversité en laissant courir des rumeurs l’accusant d’être lui-même pédophile. Défendant le rôle central de la pièce Pervers, qui est présentée au Théâtre La Licorne du 15 janvier au 23 février, Mikhaïl Ahooja est au cœur d’une histoire où la rumeur s’emballe.

«Mon personnage trouve ça cool de voir la rumeur se répandre en quelques jours», explique Ahooja. «Quand il est amené au poste de police, il se dit que l’interrogatoire va servir son documentaire. Lorsque son entourage lui conseille de se calmer et de faire attention, il devient carrément méchant et méprisant. Il se pense au-dessus de la mêlée et il ne se pose aucune question.»

En écrivant Pervers, l’auteure Stacey Gregg s’est interrogée sur la tendance au jugement rapide, le rapport des jeunes à la sexualité et la cyberintimidation. « Aujourd’hui, les jeunes font circuler des vidéos et des montages photo de leurs têtes de Turc, et toute l’école peut les voir en un clin d’œil. Mon personnage utilise Internet pour propager une rumeur et tout le monde finit par le croire pédophile en quelques jours. La pièce n’est pas là pour juger si Internet est bien ou mal, mais plutôt pour en démontrer les effets », précise Ahooja.


Sur la photo: Mikhaïl Ahooja, Frédéric Lemay, Sarah Laurendeau et Stéphanie Labbé (Photo Rolline Laporte)

Malgré le caractère grave et sérieux des thèmes abordés, le jeune acteur assure que Pervers ne sombre pas dans le mélodrame. « C’est plutôt une comédie noire où le rire a sa place jusqu’à la fin. Même si on aborde des sujets lourds, il y a beaucoup de légèreté, d’ironie et de sarcasme dans la pièce. Stacey Gregg a écrit un texte très rythmé, avec des phrases courtes que les comédiens doivent livrer du tac au tac. On a l’impression que ses intrigues ne sont pas construites, on se demande où ça s’en va, et puis bang, le drame surgit de nulle part en nous prenant par surprise. J’aime vraiment beaucoup son écriture. »

Dirigée par Philippe Lambert, à qui l’on doit la mise en scène de Midsummer, un bijou de théâtre qui sera repris à La Licorne au printemps, Pervers se veut simple et sans fla-fla. «Le décor est un peu plus consistant que dans Midsummer, mais il n’y a rien de flamboyant. Philippe a voulu mettre le texte et le propos de l’avant.»

Créée à Dublin en 2011 et présentée pour la première fois au Québec, la pièce de théâtre compte également sur la participation des acteurs Micheline Bernard, Marie-Hélène Thibault, Stéphanie Labbé, Sarah Laurendeau, Frédéric Lemay et Christiane Proulx.

 

Pervers
Du 15 janvier au 23 février
Théâtre La Licorne | 4559, Papineau | theatrelalicorne.com

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