Critiques CD: Menahan Street Band | The Crossing

Le problème avec le funk vintage nouveau genre de Lee Fields, des Dapkings et du Budos Band, et même parfois avec le modèle original des années 60, c'est que son intérêt se limite souvent au son et au groove. Ce n'est pas tant une musique de composition. Groupe d'accompagnement du crooner soul Charles Bradley, composé de membres des groupes susnommés, l'ensemble new-yorkais Menahan Street Band remédie quelque peu à cette lacune sur son second opus. C'est parce qu'il sort des confins du funk et donne dans ce qu'il convient plutôt d'appeler «soul instrumental large». Le sextuor mise sur les grooves simples, mais il ponctue aussi ses morceaux de changements de climats, de textures et d'arrangements variés et intéressants, de même que d'emprunts fréquents au jazz, au blues, à la musique classique et même au country. Les clous incluent la sémillante Three Faces, avec ses changements de mouvements engageants, et Seven is the Wind, légèrement western-spaghetti. Varié et tout en relief, The Crossing est un album qu'on veut réécouter pour son contenu, pas juste pour sa facture. Du super boulot.