Aller au contenu
Victime de la porn: la chronique du diable

(À toutes les 140 chroniques, j’ai droit à une mise au point.)

Sincèrement, Victime de la porn a pas mal le meilleur following du monde. Les haters sont rares, et quand il y en a, ils se résument presque toujours à une de ces trois principales catégories :

– Le classique troll marabout qui trôle comme partout sur le web. (Tant de gens avec une libido insatisfaite.)

– La personne qui s'en prend à ma façon d’écrire. (Un si joli dialecte qui se veut un mélange d’abitibien, de montréalais et de manque d’éducation.)

– La personne insécure qui croit que je représente une menace pour son couple. (Parce que mes chroniques, c’est le diable.)

C’est vraiment la dernière catégorie qui me mérite les commentaires les plus virulents (ou qui me gossent le plus). J’ai constamment droit à quelques crisettes dès qu’une chronique n’envoie pas le « bon message ».

Le « bon message » étant : un homme et une femme sont faits pour vivre en couple toute leur vie sans jamais se tanner ou avoir envie de rien d’autre. Et je comprends ça. Quand t’es en amour par-dessus la tête et que t’as envie d’y croire, tu n’as pas envie d’entendre certains trucs.

– Ce n’est pas le temps de dire que le changement est excitant.

– Ou d’expliquer pourquoi certains gars tripent sur les femmes neuves.

– Ou préciser que c’est plus facile avec une femme vaginale.

Tout ce qui n’est pas pro-bon-message doit donc être éliminé. Idéalement, on opterait plutôt pour des citations réconfortantes telles que : « Un VRAI homme ne séduit pas plusieurs femmes en même temps, mais plusieurs fois la même. » Ça, c’est cute. Je ne suis pas certain si on parle d’un VRAI homme, ou d’un VRAI cas de wishful thinking, mais c’est cute.

Pourtant, dans la vie (et avec une certaine ironie), j’essaie très fort d’être cet homme-là. Je suis viscéralement romantique et j’ai écrit plein de chroniques mielleuses pro-couple-fidèle machin.

– J’ai parlé de mon fantasme de vrai.

– J’ai régurgité sur le trip de la fornication chronique.

– J’ai dénoncé qu’on oublie beaucoup trop souvent la base.

Du gros quétaine visqueux. C’est sûr que je pourrais aussi ajouter que la personne qui a plus qu’un amant en même temps est clairement déviante et que les fausses boules, c’est beurk. Je ne sais pas si c’est ambigu en me lisant, mais je ne suis PAS une sexologue d’école secondaire.

Diaboliser les envies naughty, ça a déjà été fait des millions de fois et on en connaît les conséquences : le Bon Dieu va être choqué, le petit Jésus va pleurer, Satan va t’attendre, le karma va te mordre le dedans d’une cuisse, etc.

À mon avis (de chroniqueur maléfique), on a le choix entre nier nos envies, les diaboliser, ou essayer de vivre avec. Ce n’est pas en me lançant de l’eau bénite que ton couple va tougher. Ça se passe entre vous. Je ne suis pas la bonne cible. Je ne suis pas le lobby de ton malheur. Je suis juste le gars qui aborde des sujets qui font du second base à tes insécurités.

C’est vrai qu’en considérant tous les risques qu’un couple puisse exploser, c’est crissement épeurant. Si on regarde ça froidement, la réussite d'un couple, ça frôle même l’impossibilité. Mais quand on y réfléchit encore un peu plus, c’est cette improbabilité-là qui rend tout ça si spécial.

*câlin*

Plus de contenu