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Le Détesteur : le shameless name-dropping des gens de Twitter
Quelle est selon toi la meilleure façon de pousser quelqu'un à faire du shameless name-dropping? Aussi risible que cela puisse paraître, c'est en lui indiquant à quel point tu trouves pathétiques les gens qui s'excitent à l'idée d'avoir parlé à des personnalités. Suffit ensuite de l'observer déballer maladroitement à son tour: « Moi en tout cas, j'comprends pas ça le monde qui s'extasie devant les vedettes, j'veux dire, GUY A. LEPAGE ME PARLE SUR TWITTER PIS ON S'EN FOUT LÀ! »
 
Voilà. Aussi simple que ça. Un piège à crétins. Guy A. Lepage lui parle. Il l'a dit, esti. Le maillon faible de 85% des gens. C'est à ce jour la façon la plus répandue que je connaisse de glisser un nom de vedette en pleine conversation, tout en jouant la carte de l'indifférence face à la célébrité.
 
Drôle ça, l'indifférence devant les "connus", parce qu'après tout Internet agit pour certains à titre de placebo visant à maquiller les symptômes de l'idolâtrie de manière à ce que le "patient" derrière son écran se sente complètement guéri. En d'autres mots, la barrière web finit par laisser entendre au commun des mortels, aux travers des fils de nouvelles, Retweets et discussions instantanées, que tout contact qu'il pourrait avoir avec une personnalité connue du grand public le laisserait complètement de glace, entièrement immunisé contre l'aura du vedettariat. À tort. On le constate bien dans sa façon d'en parler (voir premier paragraphe). La groupie ne se sait donc plus groupie à force de s'inviter dans l'univers (virtuel) de ses héros.
 
C'est l'une des raisons qui m'a fait décrocher de Twitter où tout est souvent histoire de partage de succès unidirectionnel. D'un côté, on retrouve le créateur de contenu, celui dont la notoriété n'est plus à refaire. De l'autre, celui qui n'a que la vacuité de ses paroles à offrir et qui préfère miser sur son omniprésence (la groupie). Ce dernier, faute d'être intéressant, adapte Twitter en une version plus moderne de Mirc. Il interagit avec tout le monde, en tout temps, et notamment (surtout), avec le créateur de contenu. Il met en pratique la bonne vieille méthode du gars sans intérêt qui se tient à chaque week-end dans le même crisse de bar, jusqu'à ce qu'il finisse par faire partie du tabarnack de décor. Et si par chance, des vedettes fréquentent le même endroit: victoire! C'est comme ça qu'on atteint Dan Bigras pis Dany Turcotte sur Twitter. En étant juste tout le temps là.
 
Enfin! On peut finalement s'accrocher à la réussite des gens qui ont fourni l'effort nécessaire pour susciter l'intérêt, sans même devoir lever le petit doigt. Les vedettes, quant à elles, bien conscientes que sur Twitter, c'est la réciprocité qui est maîtresse, se soumettent à ces règles et n'hésitent plus à partager un petit bout de leur succès avec qui voudra bien devenir un petit peu vedette à son tour.
 
Et voilà comment le cycle suit son cours, jusqu'à l'étape du name-dropping, parce qu'à chaque jour, un nouvel initié découvre que les vedettes sur Twitter, tu peux leur parler.
 
Maintenant que tu sais, passe donc le mot, ça pourrait éviter des moments awkward à tout le monde.
 
Je vous déteste.
 
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