Aller au contenu
Les Smashing Pumpkins ont-ils fait leur temps?

Has-been, le pilier space-grunge? Au moins un peu. Que ce soit au niveau de ses performances commerciales, de son rendement créatif ou de ses ressources humaines, voilà au moins douze ans que la franchise Smashing Pumpkins ne fonctionne plus.

Dès l'album Machina/The Machines of God, en 2000, la mécanique a commencé à s'essouffler (certains diraient même à partir du plus électro Adore, en 1998, mais nous, on a aimé). D'où la rupture, cette année-là. Billy Corgan a bien essayé, depuis, de retrouver le feu et le succès par maints autres moyens (le projet Zwan, un album solo et maintes collaborations musicales, entre autres), mais chaque coup s'est avéré un pétard mouillé, un faux départ.

La reformation des Pumpkins, en 2005, n'a pas fait exception. Qui réécoute Zeitgest ou Teargarden by Kaleidoscope, les deux opus livrés en 2007 et 2009? Sans être mauvais, ces deux chapitres n'ont pas la touche allumée et inspirée des premiers jets des années 90.

Plus récemment, Corgan a ajouté l'insulte à l'injure en mettant sur pied une version des Pumpkins dont il est le seul membre original. À quoi bon, s'est-on dit?

Si ça se trouve, ce geste est peut-être le plus censé qu'il ait posé depuis longtemps. En 2011, la nouvelle formation, complétée par le batteur Mike Byrne, le guitariste Jeff Schroeder et la bassiste Nicole Fiorentino, a enregistré Oceania en collectif, chose qui n'était pas arrivée aux Pumpkins depuis longtemps (Corgan a enregistré plusieurs albums presque seul). Le résultat, lancé en juin dernier, est un album étonnamment inspiré et vigoureux, construit sur le modèle plus rock de Siamese Dream, l'album qui a fait connaître le groupe, en 1993.

Comprenons-nous bien: Oceania n'est pas vraiment, lui non plus, du calibre de Siamese Dream, de Gish (1991) ou de Mellon Collie and the Infinite Sadness (1995). Mais c'est un bon album rock, vachement bien réalisé, qui laisse croire que les Smashing Pumpkins ont peut-être encore un peu d'essence dans le réservoir. Au moins assez pour montrer à une génération élevée à coups de Paramore et de Killers ce qu'est du vrai rock.

The Smashing Pumpkins
28 octobre | Centre Bell
1909, Des Canadiens-de-Montréal
avec Morning Parade
smashingpumpkins.com