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Victime de la porn: fantasme de vrai

Je ne décroche pas de cette obsession pour une relation vraie. Un fantasme plutôt imprécis, si on tient compte que je ne sais pas trop ce que cela signifie.

Peut-être en suis-je à une étape farfelue dans l’horloge biologique du mâle perdu? Comme un pauvre alcoolo qui aspire à plus que de toujours filer gorlot? Vais-je devenir comme une de ces folles au vagin dû qui aimeraient être fécondées avant même d’avoir du cul?

Je me fais peur avec mes questions emo (et mes rimes cheapo). Cette envie de cheesy est sûrement un symptôme de plus: je fantasme sur du vrai. Le vrai d’une relation sérieuse entre deux personnes authentiques éprises d’un gros luv velouté.

Exactement le genre de vrai qui fait peur aux gens dans le faux. D’ailleurs, on se demande souvent (et curieusement) de faire un choix entre les deux, comme si nos cœurs avaient une switch.

Fille clichée: Est-ce que vous souhaitez seulement me baiser, ou quelque chose de plus sérieux?

Moi inconscient: Quelle est la différence, ô femme désirable?

Fille clichée: Pour le sérieux, je dois vous faire attendre quelques jours de plus, et vous devrez me culbuter de façon respectueuse.

Moi inconscient: Oh… Gros pitch.

Il y a quelque chose d’absurde dans la volonté de vouloir déterminer à l’avance si l’on souhaite du sexe vide ou une histoire d’amour. J’ai l’impression que ces options sont comme les deux jambes d’un même skieur: si elles empruntent des chemins différents, on risque de prendre le champ. (Ou s’égosser contre un feuillu.)

Le vrai et le faux ne sont pas aussi distincts qu’on aimerait le croire. On peut difficilement prévoir si le sexe prochain sera avec ou sans lendemain.

En fait, le vrai est souvent la suite du faux. Le moment où l’on débarque du mode «entretien d’embauche» (ou carrément du mode crosseur) et qu’on commence à laisser transparaître nos quelques défauts. L’instant où on se dévoile enfin dans toute notre nudité métaphorique. La nudité de l’ââââââme!

C’est à partir de là que ça devient vrai. Et risqué.

Parce que plus t’es tout nu, plus le risque est grand. (Même s’il fait froid.) Quand on se fait rejeter à son plus vrai, ça fait vraiment plus mal. Si t’as remarqué, personne ne vit de grosse peine d’amour en sortant d’Occupation Double!

Le faux est bien moins montagne russe pour le cœur. Personne ne se connaît (vraiment), personne ne se regarde (vraiment), personne n’a de peine (vraiment). On se crée de l’anecdote et des histoires de fou. Comme dans un film, comme dans la porn, comme dans une fiction.

L’histoire vraie est souvent moins cool à raconter, mais bien plus cool à vivre. Oui, parfois, ça manque un peu de spectaculaire, mais ce n’est pas si grave. On pimpera l’histoire quand on fera le film.