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Bernard Adamus nous parle de son gros Nº 2

En se préparant à enregistrer son album, cette fois-ci, Bernard Adamus savait ce qui l’attendait. Après le succès absolument inattendu de Brun, un disque enregistré maison avec les moyens du bord puis repris par Grosse boîte, les attentes étaient assez hautes. J’ai passé quelques minutes avec l’artiste à Rouyn-Noranda, en plein Festival de musique émergente, pour parler de l’arrivée imminente de la prochaine galette, Nº 2.

Le processus a forcément dû être différent pour Nº 2 que pour le premier album: «C’est clair qu’on n’avait pas la même latitude que pour le premier. Être dans un studio professionnel, ça enlève certaines libertés qu’on avait avec Brun, mais ça offre aussi des possibilités intéressantes. On a eu des frictions, aussi, parce que c’était quand même vraiment différent comme dynamique de studio.» Le chanteur de «blues crotté», comme il se décrit lui-même, semble conserver un arrière-goût amer de cette période. Ça reste là, en suspens.

Quelques-unes des pièces qu’on retrouve sur Nº 2 avaient déjà fait surface, que ce soit en concert ou sur des compilations ici et là. Les quelques années qui ont passé depuis Brun auront permis à Adamus de faire le plein d’inspiration. «J’suis arrivé en studio avec pas mal de stock, on a fini par “scrapper” ben des affaires. Il y a beaucoup de tounes que j’ai écrites et qu’on a enregistrées qui, finalement, ne marchaient pas sur l’album ou n’apportaient rien de nouveau, alors on les a juste enlevées.»

Brun pour la vie
Par contre, il n’était absolument pas question d’aseptiser le son – ou les textes – dans le simple but de revivre la popularité de Brun. «C’était pas un album pop, on a vraiment été surpris que ça tourne autant. Celui-là, il est encore moins pop, je pense. On verra ce que ça va donner, mais j’allais quand même pas me demander si telle ou telle affaire allait pogner avant de l’enregistrer.»

Justement, l’écriture et l’enregistrement des pièces, ça s’est passé comment? «J’arrivais avec des démos déjà touttes faites, des fois seulement guitare-voix, d’autres fois avec plus d’instruments, et on jouait ça tous ensemble jusqu’à ce que ça sonne bien. Ensuite, vers onze heures le soir souvent, quand le feeling y était, on enregistrait. Presque tout l’album est live et one-take.» C’est important, le feeling? «Absolument. Enregistrer en gang, ça donne vraiment une autre vibe que de le faire chacun de son côté. À part les cuivres qu’on a été obligés de faire à part, les seuls overdubs sont les voix des filles de Canailles

Les fans de Brun retrouveront sur Nº 2 des chansons aux textes toujours aussi étoffés, passant de salaces et festifs à tristes et profonds. «Je voulais garder une certaine variété dans les textes comme dans la musique – on n’a pas refait “Le bol de toilette”, mais il y a du drôle et du triste, oui. Je n’ai pas cherché spécifiquement à parler d’une chose ou d’une autre. Ça donne ça, on verra ce que les gens vont en penser.»

Une chose est sûre: Adamus reste Adamus. Ses fans n’ont qu’à le suivre.

Nº 2: sortie le 25 septembre sous étiquette Grosse boîte
bernardadamus.bandcamp.com

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