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Astropolis, doyen des festivals de musique électronique en France, débarque au Piknic

Ne reste plus que trois week-ends pour s’adonner à de vigoureux mouvements du bassin sous la statue de Calder. Eh oui, l’automne est bel et bien à nos portes. Mais avant de faire son deuil d’après-midis ensoleillés à se gaver de rythmiques savoureuses, l’équipe du festival français Astropolis nous rendra visite ce dimanche afin de partager quelques-uns de leurs coups de cœur (Sonic Crew, Arno Gonzalez, Oliver$ et Electric Rescue) avec les mélomanes montréalais.

Après s’être fait dire que Montréal, c’est « malade » par Jeff Fontaine et Lucile Lebel, de passage à Brest plus tôt cet été pour Astropolis, voilà que le plus ancien festival électronique français débarque au Piknic Électronik. Gildas Rioualen, co-organisateur de ce festival se déroulant dans le bois de Keroual, a accepté de répondre à nos questions.

 

En une phrase, Astropolis c’est…
une programmation qui rassemble toutes les musiques électroniques et une belle fête avec un esprit RAVE.
 

Comment qualifieriez-vous la scène musicale de Brest?
Très rock et une scène électro en plein développement.
 

Le profil type du festivalier qui se déplace à Astropolis?
On propose une programmation qui rassemble plusieurs styles : house, techno, hip hop, hardcore, drum ‘n’ bass, électro, dubstep… pour toutes les générations. Nous sommes pour le mélange des genres et des publics.
 

Vous avez d’abord lancé l’évènement sous forme de rave. Comment décririez-vous ces premières années du festival?
Un grand plaisir partagé. On a découvert la culture électro avec la première rave officielle en France (Rave O Trans) pendant le festival des Transmusicales en 1992. Une grosse révélation. Aussitôt, nous nous sommes mis à organiser plusieurs soirées techno dans des gîtes, des châteaux, des forêts avec dès le départ une programmation réfléchie et internationale (Acid Kirk, Tim Taylor, Liza N Eliaz, Joey Beltram, Surgeon, Jeff Mills, Laurent Garnier, DJ Hell, Manu le Malin…) Une très belle époque… Les autorités françaises  ne comprenaient pas cette culture. Tout était presque possible.

Puis le milieu des années 90 a été très dur… Le ministère de l'intérieur s'est intéressé au mouvement et a commencé à interdire tous les rassemblements électro. Il a fallu militer, rencontrer les autorités, faire de la médiation, parfois jouer au chat et à la souris. Plusieurs collectifs ont dû s'arrêter. En 1995, la première édition d'Astropolis rassemblait 1200 personnes sous 3 chapiteaux. Une très belle fête. Nous avons été convoqués au Tribunal et payé quelques amendes (tapage nocturne et autres…). Nous avons ensuite décidé de nous associer avec un producteur de spectacle afin de pouvoir continuer à proposer des fêtes, partager notre passion, lutter pour la reconnaissance de la culture électro et véhiculer cet état d'esprit. Le plus important pour un festival est d'avoir une identité et de réussir à la maintenir avec les années qui passent. Astropolis et son éternelle jeunesse…

 




Photos: Astropolis 

La tendance en musique électronique qui vous plaît le plus ces temps-ci?
Une techno qui groove, avec des émotions, variée et  sans frontière. J'aime la fusion et le mélange des styles et des cultures. Les morceaux qui racontent une histoire.

 

La performance qui vous aura le plus marqué à Astropolis au fil des ans?
Il y en a beaucoup trop… Le premier live de Chain Reaction en France, le crew UR avec Madmike qui fut très dur à programmer, Monsieur Laurent Garnier tant de fois, Mathew Jonson (on est grave fan, il devait jouer 1h30 et finalement son set a duré presque 4h sous un gros crachin, c'était magique), Manu le Malin (il est résident et parrain d'Astropolis), Seth Troxler, Jeff Mills for ever (nous l'avons reçu très très souvent, un grand moment lorsqu'il avait fait un cinémix sur 2001, L'Odyssée de l'espace), PCP (Planet Core Production), Rone, Ricardo Villalobos & Luciano (dans un vieux cabaret avec 300 personnes) Modeselektor, Sven Vath, Boys Noize… La liste est très très très très très longue.

 

Le DJ le plus sous-estimé sur le circuit électronique en ce moment?
Bien sûr, c'est le public qui juge. Je programme ce que j'aime. On fonctionne beaucoup au coup de coeur et lorsqu'on aime un jeune artiste, on essaie de l'accompagner. Actuellement, je crois fortement en Madben, jeune artiste français qui produira aussi le premier maxi du label Astropolis Rec.

 

Le DJ le plus surestimé sur le circuit électronique en ce moment?
Steve Aoki qui est davantage occupé à faire un show et à s'amuser avec le public plutôt que de mixer comme un vrai DJ. C'est assez scandaleux.

 

Votre chanson de l’été 2012?
Le morceau «Parade» de Rone pour sa fraîcheur et son univers, «The Alter» de Kolsch (Kompakt, Detroit spirit, magnifique et techno plaiZir), «Dope» de Electric Rescue sur Bedrock (Rave et emotional)…. La liste est aussi très, très longue.

 

Astropolis @ Piknic Électronik
Le 16 septembre à compter de 14h 
piknicelectronik.com 

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