Aller au contenu
Victime de la porn: les complexes qu’on garroche

On ne s’en rend pas toujours compte, mais les réseaux sociaux sont remplis de gens qui se touchent en espérant un bon soir nous zigner fort fort fort.

Ne fais pas ta petite face dégoutée, tu le fais toi avec!

Tout le monde a secrètement envie de quelqu’un sur le web, et on essaie de deviner (à partir d’info absolument pas fiable) si on est son «genre» ou pas. Et c’est là qu’on devient ridicule.

Le processus pour deviner le genre de quelqu’un ressemble un peu au jeu «Guess Who?». T’sais le jeu où t’as une vingtaine de bonhommes suspects et que tu poses des questions pour trouver celui que l’adversaire a pigé? Ça va par élimination…

«Est-ce qu’il a une moustache? Des lunettes? Un piercing sur un nipple?»

Sauf qu’au lieu de vouloir trouver un bonhomme pour aucune raison, on cherche l’idéal de l’autre. On check ses photos, ses likes et ses ex afin de déduire si on correspond un peu au type de personne qui pourrait l’attirer.

Si t’es moindrement insécure, c’est là que tes défauts ressortent. En fait, c’est une bonne façon de connaître tes complexes.

Statut Facebook d’une Ginette: «Aaaawwww, Ryan Gosling est tellement hawt!»

Dans mon cas, mon cerveau m’envoie:

 – Je ne suis pas riche.

 – Je ne suis pas musclé.

 – Je ne suis pas huilé.

Déduction: je me trouve trop pauvre, trop flasque et trop… mat? Chacun voit ses propres travers. Le poilu va trouver que Ginette les aime imberbes. Le gars qui cale va trouver que Ginette les aime avec des cheveux. Le nobody va se dire que Ginette court les vedettes.

Et rendu là, les chances sont bonnes pour qu’il se dise qu’il n’est clairement pas le genre de Ginette et qu’il abandonne. Mais criss, qui peut se comparer à Ryan fuckin’ Gosling?! 

Comme concurrent aux stars d’Hollywood, t’as beau essayer d’être positif, ce n’est pas évident. Si j’ai à me comparer au vampire Eric Northman dans True Blood, je peux dire quoi de positif? J’accote son teint de gars mort? Je suis plus jeune de quelques centaines d’années? Je fourre moins flou? C’est un plus, ça, right?

Il faut en être conscient: chaque fois qu’on dit ouvertement que quelqu’un est hawt, on dit à un paquet de personnes qu’ils ne le sont pas. Dis-moi ce que tu publies sur Facebook et je te dirai qui tu repousses!

Si t’es la fille qui jase de ses capotes X-large ou de son impressionnant dildo de six pouces… de large. (Le Queef Eater!) Eh bien, il y a quelques gars qui vont se chercher un vagin mieux ajusté à leur taille.

Si t’es le gars qui poste toujours des photos de filles super minces, les filles complexées de leur poids vont finir par être intimidées. Et je ne sais pas si t’es au courant, mais les filles complexées de leur poids, selon les dernières statistiques que je reçois à l’instant sur mon fax qui n’existe pas, c’est 100% des filles.

Même Keira Knightley est complexée lorsqu’elle voit une photo de Keira Knightley.

Voilà pourquoi on devrait toujours faire attention à ce qu’on publie sur le web. Il nous faudrait des agences en gestion d’image qui publieraient un statement un peu inclusif une fois de temps en temps pour rectifier le tir.

«Je l’avoue, je parle 99% du temps de mode, mais mon homme n’a pas à savoir bien s’habiller. (Tant qu’il se laisse faire.)»

«Contrairement à ce qu’on pourrait penser avec les photos d'athlètes olympiques que je poste, The One n’a pas à s’entraîner six jours par semaine et maintenir une shape parfaite.»

«Je sais, j’ai beaucoup vanté les filles vaginales, mais je fourre aussi des clitoridiennes.»

(Bon, le wording de celle-là reste à travailler.)

En conclusion, la plupart des gens ne sont pas caves et savent faire la part des choses. Ils sont assez réalistes pour accepter qu’ils ne seront pas le tout premier choix overall sur la planète. Il suffit juste de ne pas abuser. Éviter que l'autre se sente comme un prix de consolation. Car de toute façon, le réel concret avec la main dans tes culottes aura toujours le edge sur la star derrière un écran.