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Victime de la porn: le mauvais zigneux

Parfois, il y a des lectrices qui m’écrivent via Facebook pour me demander de faire des chroniques sur les garçons qui baisent mal. Elles semblent souvent oublier un détail important: je couche avec très peu de garçons.

Bon, les fuckers diront que je couche avec très peu de filles aussi (et de ce temps-là, ils auraient assez raison pour m’énerver), mais mon point, c’est que je suis un gars, hétéro, et plutôt gentleman. Je peux donc difficilement vous expliquer le comportement du player sale qui vous a mal fourré un mardi soir à Laval.

Cela dit, dans 90% de vos histoires, c’était prévisible.

C’est toujours dans un contexte de one-night bouette. Un gars pogné par défaut à la fin d’une veillée bof où ça tourne carré depuis le début. C’est loin d’une prémisse idéale au sexe de ta vie. C’est comme se taper un film qui suck durant les 90 premières minutes et espérer un dénouement de la mort.

Ça PEUT arriver, mais bon… Continue de rêver.

Chaque fois, je me laisse beaucoup trop embarquer dans vos histoires d’horreur. J’ai toujours envie de crier devant mon ordi «COMMUNIQUEZ DON’, CALVAIRE!!!» Exemple de phrase qui me rend fou:

«Le gars me léchouillait fullllllll longtemps, mais moi j’aime pas ça les cunnilingus!!»

Ben là! Pauvre petite fille! Tu fais don’ ben pitié! Tu veux dire que le gars essayait de te faire plaisir et toi tu devais subir toutes ses attaques de langue sur ton pauvre petit corps insatisfait d’ingrate muette?

Oui, je sais que dans ton Cosmopolitan, ils te disent de ne pas parler durant le sexe pour autre chose que du dirty talk, mais je vais t’ajouter une toute nouvelle règle :

Si tu ne fais rien quand tu t’emmerdes, tu mérites ce qui t’arrive.

Il y a mille façons d’arrêter du sexe oral qui s’étire. Il suffit de ne pas dire une connerie comme «ta langue m’écoeure» ou «désolée, mais je préfère quand c’est bien fait». Tu peux le tirer par les cheveux ou l’envoyer ailleurs ou te placer à quatre pattes. Whatever!

N’importe quoi qui montre que cette étape-là est terminée. Si tu fais ta cute en étoile en attendant qu’il se tanne et que lui se démène en attendant que tu viennes, où est-ce que ça va mener, tu penses?

Je vais te le dire, bébé: ça va mener au point d’abandon.

Le point d’abandon, c’est le point où il ne faut pas se rendre. C’est le point où le gars en vient à la conclusion que la chimie n’est tout simplement pas là. Et quelque part après le point d’abandon se trouve le mode que tu n’aimes pas beaucoup, le mode «finissons-en».

«Il m’a juste zigné en vitesse pis il est parti après. Tu parles d’un mauvais lover!»

Nonon. Trop tard pour se plaindre. C’était à toi de ne pas attendre que ça se place par magie. Et peut-être qu’il n’y avait rien à faire. Mais avoue-le, toi aussi tu le voyais bien que ça ne marchait pas pantoute!

C’est certain qu’à partir de là, il n’y aura plus de long eye-contact cool. Ce temps-là est révolu. Le gars va baiser comme un robot qui bug en rentrant dans un mur. Tout ça avec la tête au fond d’un oreiller en espérant que t’as déjà commencé à oublier sa face.

Pourquoi il ne te caresse pas le clit comme t’aimes? Probablement parce que sa main est déjà sur son cell en train de t’unfriender sur Facebook. Parce que non, il ne te rappellera pas. Ce n’est pas triste. Tu ne fais pas pitié. C’est juste que vous deux ensemble, c’est un désastre. Votre relation s’est déjà trop étirée comme ça.

Pourquoi le gars veut finir la job s’il s’emmerde? Pour la même raison que tu l'endures: c’est moins malaisant à court terme. Le sexe, c’est un peu comme un manège à la Ronde: difficile de quitter une fois que c’est parti.

Je l’ai dit mille fois, mais le sexe est une histoire de connexion. Si ça ne se connecte pas tout seul, quelqu’un doit faire quelque chose pour que ça arrive. Ou attendre pour quitter au prochain cumshot.

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