Aller au contenu
Fiona Apple: la reine du cru enfin chez nous

Sur la liste des artistes qu’on n’espérait plus voir à Montréal, Fiona Apple a longtemps figuré pas loin derrière Tom Waits. En seize ans de carrière, la New-Yorkaise n’a jamais posé le pied sur une scène montréalaise. La rumeur veut qu’il y ait déjà eu des négociations pour que cela se produise, mais que la demoiselle demandait trop cher.

On l’a pris un peu personnel parce que, bon, contrairement à Waits, Fiona Apple fait des tournées. Puis, on a un peu oublié. Normal, puisqu’elle disparaît pendant des années entre ses albums.

C’est ce qu’elle a fait pendant presque sept ans suivant son plus grand accomplissement artistique, l’album Extraordinary Machine (2005). Bon, disparaître est un grand mot… Elle émergeait de temps à autre pour des concerts-bénéfice, des duos pour des événements spéciaux, mais selon les standards d’une industrie où les gros joueurs doivent maintenir une visibilité pour maintenir leur position, Fiona Apple (de son vrai nom Fiona Apple McAfee Maggart) est une vraie recluse.

Elle a déjà dit en entrevue que c’était par nécessité émotive qu’elle faisait des albums. Clairement, le besoin s’est fait sentir à nouveau ces derniers temps, puisqu’elle ressurgisseait il y a quelques semaines avec The Idler Wheel…, un autre opus au titre à coucher dehors (le titre complet est The Idler Wheel Is Wiser Than the Driver of the Screw and Whipping Cords Will Serve You More Than Ropes Will Ever Do), nommé un peu à la manière de son deuxième album, lancé en 1999, dont le titre était plus long encore (on l’appelle généralement juste When the Pawn… et on vous épargne ici la graphie intégrale).

On lit qu’elle a fréquenté l’auteur Jonathan Ames jusqu’en 2010, on écoute la chanson «Jonathan» sur The Idler Wheel… et on se doute bien d’où est venue cette nécessité. On la sent, de toute façon, à l’écoute de l’opus. Comme c’est le cas pour chacun de ses albums, Fiona Apple relate les hauts, mais surtout les bas d’une relation qui s’est étiolée. Elle magnifie les petits détails et rend compte des moments les plus insoutenables. Chaque chanson est comme la réplique d’une violente secousse sismique. Le discours et la tenue sont sophistiqués, mais l’émotion y est, comme toujours, extrêmement crue.

Cette intensité qui a permis à Fiona Apple de s’imposer dès son premier album, Tidal, en 1996, est toujours intacte chez elle à 34 ans. Et c’est ce qu’on souhaite vivre en direct cette semaine à l’occasion de la première visite chez nous de la grande dame. Enfin.

 

Fiona Apple
3 juillet | Olympia
1004, Ste-Catherine E.
avec Blake Mills
fiona-apple.com

Plus de contenu