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5 gros blockbusters d’été qui ont conquis le cœur du public et des critiques

Souvent, pour les cinéphiles les plus snobbinards, la saison estivale est perçue comme un infâme dépotoir de gros clichés à la Bella/Edward, de scènes de poursuites/cascades/combats incohérents et superflus (Transformers, Waterworld, Battlefield Earth) ou encore d’intrigues dérisoires qu’on martèle à grands coups de performances/montage/musique beaucoup trop appuyés (The Da Vinci Code, la filmographie de M. Night Shyamalan).

Heureusement, il n’y a pas que Michael Bay, Shyamalan et leurs BFFs sur le payroll des grands studios. En prévision d’une saison de blockbusters qui s’annonce, somme toute, fort prometteuse (selon ce que laissent présager les bandes-annonces de Total Recall, The Amazing Spiderman, Savages et, bien sûr, The Dark Knight Rises), on a défriché cinq de nos films d’été préférés, question de rappeler aux plus pessimistes d’entre vous que gros budget ne rime pas toujours avec gros navet.

 

5) Speed
Date de sortie : 10 juin 1994


Le regretté Dennis Hopper en terroriste psychopathe qui fait allègrement sauter ascenseurs, autobus et wagons de métro en plein cœur de L.A., et qui cultive un penchant pour les devinettes: «Pop quiz, hotshot! There's a bomb on a bus. Once the bus drops below 50 miles an hour, it blows up. What do you do? What do you do?» Keanu Reeves en héro intrépide et casse-cou du LAPD qu’on voudrait tous présenter à maman, et qui s’éprend vite de la mignonne passagère un peu bad girl (Sandra Bullock) qui prend l’autobus parce qu’on lui a retiré son permis…pour excès de vitesse. Que d’étincelles! Que d'infractions au code de la route! Que d’explosions surprises! Que de carrières qui prendraient vite leur envol!

 

4) Terminator 2 : Judgment Day
Date de sortie : 3 juillet 1991


Le visionnaire James Cameron n’a pas chômé à Hollywood (Titanic, Avatar, Aliens, True Lies). Mais son plus grand exploit demeure, à mon avis, sa suite au puissant Terminator (1984), incontournable œuvre de science-fiction mettant en scène une guerre apocalyptique entre résistants humains et robots intelligents envoyés dans le passé. T2 a bénéficié de ce qui était à l’époque un budget de production record (102 millions). Et puisque le bodybuilder autrichien fétiche de Hollywood, Arnie Schwarzenegger, était entre temps devenu une mégastar ne voulant plus camper des rôles de méchants, Cameron a «reprogrammé» son tueur cyborg T-800 pour en faire un robot attachant, chargé de protéger l’ado cool, rebelle et clairvoyant (Edward Furlong, à qui l’on donnait alors un avenir prometteur) qui deviendrait le futur leader de la résistance humaine.

On se souviendra encore de l’esthétique bleutée et sinistre du film, d’un des prédateurs les plus implacables de l’histoire du cinéma (le cyborg T-1000) et de cette belle allégorie sur les dangers du progrès scientifique. Bon, bon, d’accord, sans oublier tout le swag d’Arnie: moto Harley-Davidson, lunettes noires, veste de cuir et «Hasta la vista, baby» qui deviendraient la marque de commerce de ce futur politicien républicain à scandale.

 

3) Inception
Date de sortie : 16 juillet 2010


Christopher Nolan a un parcours, disons-le, irréprochable. Memento, The Prestige, Insomnia, la trilogie Batman… Il est l’argument principal à invoquer aux studios derrière l’énième Fast & Furious que leur public est aussi apte à réfléchir. Et Inception, c’est une toile complexe qui tisse science-fiction surréaliste, drame amoureux et thriller haletant autour d’un voleur de rêve professionnel (Leo DiCaprio) qui accepte la mission périlleuse «d’inception», c’est-à-dire de pénétrer dans le subconscient d’un sujet et d’y implanter une idée. Ce film d’une inquiétante étrangeté nous bombarde d’information et de concepts philosophiques, superpose les intrigues, cultive l’ambiguïté et laisse place à de nombreuses interprétations. On prend plaisir à se perdre dans la schizophrénie de DiCaprio, dans l’imaginaire architectural démesuré d’Ellen Page et dans ces couches infinies de rêve dans le rêve dans le rêve dans le… Vous ne verrez plus jamais une toupie de la même façon.

 

2) Blade Runner
Date de sortie : 25 juin 1982


A Scanner Darkly, Total Recall, Minority Report, Screamers… L’univers dystopique de l’auteur culte Philip K. Dick a donné suite à de nombreuses adaptations au grand écran, mais aucune n’arrive à la cheville du Blade Runner de Ridley Scott. Ce néo-noir futuriste explore les tréfonds d’un Los Angeles apocalyptique en 2019, alors que des blade runners comme Rick Deckard (Harrison Ford) traquent des androïdes illégaux surnommés «réplicants», qu’une puissante corporation a fabriqué pour devenir en quelque sorte des esclaves modernes – utilisés à des fins domestiques, de guerre, de plaisirs sexuels, …

Typique de l’époque, les focus groups avaient convaincu les producteurs de massacrer le dénouement du film sans l’autorisation de Scott. Mais la version Director’s Cut réalisée en 1992 donnera tout son sens à cette exploration glauque de l’identité humaine, à l’esthétique de film noir cyberpunk, à ce Harrison anti-héros qui boit trop et gagne difficilement en capital sympathie. C’est l’un des films de science-fiction les plus influents sur notre façon d’entrevoir l'avenir, et une suite serait d’ailleurs en branle, sans Harrison, mais toujours avec Scott aux commandes.

 

1) The Dark Knight
Date de sortie : 18 juillet 2008


Nolan aura à tout jamais repoussé les limites des adaptations BD au grand écran avec The Dark Knight, une grande tragédie dérangeante qui nous tient en haleine dès la scène de braquage de banque explosive sur laquelle s’ouvre le film (voir vidéo plus bas). Ici, notre milliardaire philanthrope discret (Christian Bale) traverse une période de remise en question morale à force de lutter pratiquement seul contre un Gotham sombrant dans la corruption et la déchéance.

C’est à un film à voir et à revoir pour apprécier les subtilités d’une performance complètement déchaînée de Heath Ledger en clown sociopathe (qui hantera le Joker de Jack Nicholson jusqu’à la fin de ses jours), des personnages complexes qui encaissent la mélancolie urbaine de Gotham, des dilemmes politiques et éthiques des plus actuels abordés avec finesse et des effets visuels à apprécier dans toute leur splendeur (idéalement) sur écran IMAX. Quelle honte des Oscars d’avoir tourné le dos au Dark Knight dans la catégorie du Meilleur film en 2009. En attendant de retrouver Bale, Michael Caine, Morgan Freeman et tous leurs comparses cet été, voici ledit braquage!


Braquage de banque, The Dark Knight (2008)

 

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