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Le Détesteur: la grève met le spotlight sur les pires idiots du web

Depuis quelques semaines j'vous vois partager toutes les chroniques, vidéos et montages de photos qui pourraient discréditer l'étudiant qui manifeste actuellement dans la rue; vous le faites sans scrupule, lui rentrez dedans, espérez qu'il en mange une tabarnack pendant qu'il crie «À qui la rue? À nous la rue!». Vous relayez absolument tout, sans filtrer. Approbation systématique. Vous en avez fait VOTRE COMBAT.

J'vous regarde aller, les 3 ou 4 exceptions dans mes amis Facebook, pis j'peux pas attribuer vos actions à des idées politiques. Sincèrement. J'vous observe pis j'le sais qu'vous pensez être en train de nous troller, de larguer des bombes, foncer à contre-sens en utilisant les mots qu'on ne doit surtout pas utiliser ces temps-ci. Évidemment, on réagit, on en vient aux insultes et ça vous pousse à continuer. Vous pensez que c'est de bonne guerre, qu'on est adversaires, mais non. On ne l'est plus depuis que vous avez crissé votre discernement aux poubelles.

On s'connaît pas vraiment vous et moi parce qu'on s'est «rencontrés» au travers des médias sociaux, mais je sais qu'habituellement, vous choisissez prudemment les sujets qui vous sont familiers, sans sortir de votre zone de confort, à l'abri d'éventuelles moqueries, si par malheur une stupidité venait à être tapée sur votre keyboard. Plutôt efficace, puisque jusqu'à tout récemment, j'captais parfaitement l'image que vous vouliez projeter.

Mais depuis le début du combat des étudiants, vous avez décidé d'abandonner tous ces efforts, avez laissé tomber vos masques. Si on vous perçoit désormais comme des tabarnack de crétins, ravisez-vous, ça n'a rien à voir avec le débat sur la hausse des frais de scolarité; c'est seulement que vous nous avez permis de constater que vous l'êtes effectivement, par le biais d'un thème en vogue. La politique a l'dos large pour les gens comme vous par les temps qui courent, elle vous donne même l'impression qu'on peut déblatérer n'importe quoi, sous prétexte que ce sont des idées politiques. Disons plutôt qu'elle vous expose.

Du coup, vous êtes de mèche avec les pires idiots du web. Vous avez même trouvé le moyen de ramener le spotlight sur l'argument de l'étudiant gréviste qui possède un iPhone, sophisme qu'on croyait rayé d'la carte pour de bon. J'vais donc devoir décortiquer ce qu'est le shortcut intellectuel avec vous. (Dommage pour mes lecteurs initiés qui doivent se taper l'exercice, eux qui ont probablement compris depuis des lustres…) Donc voilà. À chaque fois que vous encouragez ou pratiquez ce type de sophisme, on se demande si vous seriez en mesure de résoudre la problématique suivante: «La plupart des pédophiles sont des hommes. Jean est un homme. Jean est donc pédophile?»

Vous êtes épais, pis on l'pense pour de vrai. La preuve, ça fait 12 semaines que j'le garde pour moi. L'envie de vous l'faire savoir ne m'apparaissait nulle pressante, vu le constat évident. Une évidence semblable au silence prédominant quand quelqu'un glisse sur une rue miroitante. On le sait, il est tombé, on l'a vu, c'est drôle. Celui qui prendra le soin de nous décrire la situation aura perdu beaucoup de son estimable temps. Je l'ai vu et compris, les passants aussi. Celui qui se relève l'a vite pigé, aussi. Il a honte. On compatit; on comprend que ça arrive à tout l'monde de tomber. Inutile de prononcer le moindre mot.

C'est un peu c'que je dois faire en c'moment, perdre mon temps, puisque vous n'avez visiblement toujours pas compris que vous êtes tombés, qu'on l'a vu, qu'on en rit. Vous êtes sans honte. On vous trouve crétins.

Je vous déteste.

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