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Victime de la porn: assumer d’être guidoune

J’écoutais cette blondie vêtue de léopard faire une montée de lait sur un double standard:

«Les femmes devraient aussi avoir droit à une famille, une belle carrière et pouvoir fourrer qui elles veulent, quand elles veulent, tout en étant respectées de tous.»

(C’est là que j’ai compris pourquoi les femmes tripent tant sur Mad Men: elles rêvent d’être Don Draper!)

«Pourtant, ces femmes qui adoptent des "comportements d’homme" se font tout de suite traiter de salopes, de skanks ou de guidounes.»

Rendu là, même si j’avais de la compassion, je me suis dit que ce qu’il manque cruellement aux femmes modernes, c’est de se crisser un peu plus de que les autres pensent.

Après tout, si on attend que notre vie sexuelle fasse l’unanimité, on ne lavera pas nos draps souvent.

Mais bon, comme j’ai toujours aimé les guidounes (mot que j’utilise sans aucune connotation péjorative) et que je tiens à leur épanouissement, je vais partager ma grande sagesse sur les insultes.

(À partir d'ici, il faut me lire avec une voix de sage.)

Les insultes… ça donne souvent plus d’info sur celui qui les lancent, que celui qui les reçoit. Et une fois que l’on comprend pourquoi le bitcheux bitch, l'insulte devient souvent beaucoup moins blessante. Par exemple…

Pour les femmes qui insultent les guidounes, c’est souvent une question de rivalité. Une guidoune devient donc une rivale qui pousse sa luck.

 – Une fille qui couche le premier soir, c’est une fille qui te fait paraître slow.

 – Une fille avec des fausses boules, c’est une fille qui triche.

 – Une fille trop cochonne, c’est une fille qui t’oblige à lécher où t’as pas le goût.

C’est plus facile de la traiter de pompe à bouette qui ne se respecte pas (et qu’on voit très bien les cicatrices sous ses nouveaux seins.)

Pour les hommes qui insultent les guidounes, c’est surtout de la grosse insécurité. La guidoune devient une fille avec qui on risque d’être insuffisant.

 – Une fille avec un gros dildo, c’est une fille qui ne sentira rien avec toi.

 – Une fille avec une énorme libido, c’est une fille qui va aller chercher l’aide de tes chummeys.

 – Une fille qui couche avec plein de gars, c’est une fille qui ne te trouvera pas spécial.

Moins stressant de la traiter de pute et de jouer safe avec la fille tranquille et un peu straight.

En résumé: les gens deviennent bitchy quand ils se sentent menacés. Vous pouvez donc essayer de les rassurer. Seulement si vous êtes douées, parce que «Oui, c’est vrai, j’ai fourré avec la très grande majorité du club, mais ton chum à toi, il me turn vraiment trop off», ça peut mal finir.

Les gars sont peut-être plus faciles à rassurer. Ça consiste pas mal à faire des compliments sur leur pénis. N’importe qui peut faire ça, right?

«T’as don’ ben un beau pénis!»

(Ok. Tu peux faire mieux.)

«Bébé, c’est ta queue que je préfère!»

(Là, tu commences à jaser.)

« Je n’aurai jamais envie d’une autre queue que la tienne! »

(Un peu too much, mais j’aime ton attitude.)

Mais au-delà du réconfort aux insécures, il faut surtout assumer. Pas de crier sur toutes les tribunes « JE M’ASSUME ET JE REVENDIQUE LE DROIT D’ÊTRE GUIDOUNE! ». Non, assumer pour vrai, sans sentir le besoin de se justifier ou d’obtenir la bénédiction de tous et toutes.

Et habituellement, quand une insulte arrête de toucher sa cible, le bitcheux finit par fermer sa gueule.