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Osheaga 2012: une édition sous le signe de la familiarité

Soit les organisateurs d’Osheaga ont changé de public cible, soit ils se sont butés à l’indisponibilité et/ou aux cachets trop élevés de plusieurs artistes et ont dû se rabattre sur des plans B. Chose certaine, c’est un menu fort différent de celui des années passées que le festival propose aux mélomanes cette année. Beaucoup de répétitions, beaucoup d’artistes ayant passé leur heure de gloire et au final, peu de vraie grande visite.

Lors de ses éditions précédentes, Osheaga a su se faire rassembleur en combinant têtes d’affiche populaires, groupes du moment, découvertes et vétérans respectés. En 2010, par exemple, quelqu’un qui n’aimait pas Weezer pouvait se sustenter avec les piliers new-wave Devo.

La configuration 2012 mise surtout sur l’aspect populaire du mandat. Il reste néanmoins à voir si les heureux élus ont bien l’ascendant nécessaire pour remplir le Parc Jean-Drapeau du 3 au 5 août.

Florence and the Machine et Sigúr Rós sont de vrais bons coups. Au faîte de leur popularité, ils ne passent pas si souvent par Montréal et attirent un public diversifié.  La dernière visite de Florence and the Machine remonte à l’automne 2009 et celle de Sigúr Rós, à 2008.

Les cas Black Keys, Feist, M83, A$AP Rocky, Aloe Blacc, Atlas Sound, toutefois, relèvent davantage de paris. On parle d’artistes venus au moins une fois sinon plus au cours de la dernière année. Seuls les fans les plus dévoués où ceux qui ont manqué les rendez-vous précédents voudront débourser pour les revoir. Seront-ils suffisamment nombreux?

The Shins et Metric inspirent eux aussi l’incertitude, puisqu’on ignore encore comment leurs nouveaux albums seront reçus. Peuvent-ils encore attirer les foules? Une note sur The Shins: bien que le groupe ait fait de la bonne musique dans sa carrière, il donne de bien piètres concerts. Le voir sur une énorme scène est toujours un peu étrange.

Le fil conducteur de l’édition 2012 en est un plutôt décevant, et c’est le grand nombre de «has been» au programme. Snoop Dogg, Justice, MGMT, Bloc Party, Franz Ferdinand, Garbage, Calexico et The Walkmen sont tous de bons artistes, mais dont l’heure de gloire est bien terminée. Y aura-t-il suffisamment de nostalgiques pour mettre un peu d’ambiance dans la place?

En filigrane, une présence pop-rock importante, qui rompt avec le ton plus indie des éditions précédentes: City and Colour, Dumas, Brand New, Arkells, Classified, Half Moon Run… 

Bref, la programmation 2012 pose beaucoup de questions et inspire au final assez peu de hâte pour qui fréquente assidûment les salles de concert et carbure à la nouveauté. De toute évidence, les organisateurs ne visent plus tant ce groupe de mélomanes, mais plutôt une branche qui sort peut-être un peu moins souvent.

Pour les curieux, il restera toujours le barde R&B futuriste The Weeknd (quoique les Montréalais auront là aussi un souvenir frais en mémoire, puisqu’il joue chez nous ce weekend), le tandem néo-shoegaze The Raveonettes, le combo pop-prog Portugal. The Man, les enragés rock des Black Lips, le combo électro-pop suédois Little Dragon et quelques autres. Mais daigneront-ils débourser une imposante somme pour une poignée de noms intéressants seulement? Encore une autre question.

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