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Mini-série française «Bref»: décryptage d’un succès transatlantique avec ses créateurs

Au Canada, déjà 22 000 utilisateurs Facebook ont cliqué sur l’icône «J’aime» de la page dédiée au programme Bref.  Sur la toile, la nouvelle mini-série française est virale et a réussi à envahir le Québec grâce aux réseaux sociaux. Décryptage de ce succès transatlantique.

 

À la rentrée 2011, la chaîne française Canal+ dévoile son nouveau programme court : Bref. Sur Internet (déjà), le teaser de la série fait le tour des réseaux sociaux avant de laisser place au pilote, sur écrans de télévision, le 29 août. Ce soir-là, les Français découvrent un jeune trentenaire qui drague une fille en soirée. Jusque là, rien de très novateur. Sauf que la série bouscule le genre avec une durée limitée de moins de deux minutes, et les conséquences que cela entraîne: une écriture ciselée, un montage survitaminé et une voix-off au rythme effréné.

 


Bruno Muschio dans la salle de montage de Bref // Crédit: Julie Hamaïde 

« Je », joué par Kyan Khojandi, également co-auteur et co-réalisateur avec Bruno Muschio, est célibataire, sans emploi, vit en colocation, poke ses amis sur Facebook et fixe ses rendez-vous par texto. Bref, un mec de la génération Y que l’on suit en famille, au supermarché et en entretien d’embauche. Très vite, la page Facebook de la série dépasse la centaine de milliers de fans, pour arriver aujourd’hui à plus d’un million huit cent milles.

Les deux auteurs-réalisateurs et leur producteur, Harry Tordjman ne s’attendaient pas à un tel succès. « À la base, on l’a fait pour que ça existe. Si ça plaît aux autres, tant mieux, mais ce n’était pas notre but premier », explique Bruno, interviewé dans le studio de la production. Lui et Kyan se sont rencontrés sur les planches du stand-up français il y a quelques années. « Avec Bref, on fait exactement ce qu’on veut, sans contrainte. Le jour où on ne s’amusera plus, on arrêtera. »

Pour le moment, la magie prend et Kyan, au côté de toute l’équipe de Bref, est élu « humoriste de l’année 2011» par l’édition française de GQ.

 


Kyan Khojandi // Crédit: Maxime Bruno/Canal+

Le succès sur Internet
Après sa diffusion sur Canal+, chaque pastille est mise en ligne et cartonne auprès des 18-35 ans, ces jeunes plus habitués à zapper qu’à regarder les vidéos YouTube en entier. Dans le documentaire dédié à la série, l’un des personnages récurrents, Kheiron, affirme : « Bref est fait pour Internet ». Une possibilité à laquelle les auteurs avaient pensé lors de l’écriture des 40 premiers épisodes. Bruno nous explique : « Moi, je le voyais bien sur Internet, parce que c’est là que j’y regarde mes programmes. »

 

 

Et c’est encore là que les parodies se multiplient et gonflent ainsi la popularité de la série qui traverse l’Atlantique. Pas besoin d’être Français pour s’identifier aux différents personnages de la série: le coloc, le plan-cul régulier, le pote un peu trop porté sur le sexe, … Alors que 40 nouveaux épisodes n’attendent plus qu’à être montés, l’exportation de Bref au Québec serait « déjà envisagée », selon Bruno Muschio. Il ne reste plus qu’à lui souhaiter le même succès que Caméra Café, qui a débarqué sur TVA en 2002, après sa création en France.

 

Bref En ligne sur le site de Canal+

 

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