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Real Estate, l’un des meilleurs groupes indie-pop du moment, ramène ses sonorités confortables

Qui a dit qu’on ne pouvait rien exprimer de valable avec la pop? Sans réinventer la roue musicalement ni ruer dans les brancards, le combo indie-pop du New Jersey Real Estate se montre tout de même capable de beaucoup de personnalité, de profondeur et de brosser des scènes auxquelles peu d’autres s’attardent.

Si Bruce Springsteen chante le New Jersey ouvrier, le chanteur-guitariste Martin Courtney et sa bande, eux, racontent son autre versant, soit le New Jersey banlieusard. Non, pas la banlieue des Sopranos, mais plutôt la banlieue tranquille, confortable, sans histoire.

Angle mort? Pas pour qui vient du même milieu qu’eux. Pour plusieurs d’entre nous, ce sont les racines. Nouveau folk? On l’a constaté avec The Suburbs d’Arcade Fire: il y a beaucoup à dire sur le sujet et comme, en musique, les origines aisées que cela suppose viennent souvent avec une certaine honte, on commence à peine à gratter la surface.

Real Estate, cela dit, s’exprime d’abord en son. Des titres comme «Municipality», «Wonder Years» ou «Suburban Dogs» ne font pas de doute quant aux thèmes abordés, mais son chant est lointain, bordé d’écho, laissant ainsi à ses camarades Matthew Mondanile (guitares), Alex Bleeker (basse), Jackson Pollis (batterie) et Jonah Mauer (guitares et claviers) le gros du travail.

La façade sonore qu’ils forment est elle aussi douce et trempée d’effets. Au final, c’est elle qui transmet l’essentiel des histoires de Courtney: des flashs de jeunesse dans les rues et les chaumières de la municipalité de Ridgewood. Des partys de sous-sol, des après-midi au soleil à se faire dorer sur le bord de la piscine, les bouteilles vidées dans les parcs… C’est rien, mais c’est tout.

Le groupe a façonné son discours au terme des études de ses membres (qui formaient alors un quatuor… Mauer les a rejoints récemment, tout comme Pollis, qui remplace le batteur original Etienne Pierre Duguay), lorsque chacun s’est retrouvé de retour à la maison, à Ridgewood. Auparavant, certains d’entre eux avaient joué ensemble dans un groupe hommage à Weezer.

Apparu avec un album homonyme unanimement salué par la critique, paru sous la toute petite étiquette Woodsist, en 2009, Real Estate est en quelque sort passé aux ligues majeures avec son passage chez la Britannique Domino (Arctic Monkeys, Anna Calvi, The Kills, etc.) à temps pour la sortie du second Days, à l’automne dernier.

Dans la même lignée que son prédécesseur, le nouvel album jouit lui aussi d’un accueil critique des plus favorables. Il figure d'ailleurs sur notre top 30 de 2011.

Real Estate
18 janvier | Sala Rossa
avec The Babies et Reversing Falls
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