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Le meilleur des web-séries en 2011

Auteur: NIGHTLIFE.CA
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Le meilleur des web-séries en 2011

Par Éric K. Boulianne

Scénariste de web-séries: probablement le moins glam de tous les postes “artistiques” de l'univers des communications. Dans un concours de “on s'en criss”, il arrive premier, tout juste devant kinoïte. C'est pour dire…

À chaque conversation que j'engage avec un nouvelle connaissance, j'appréhende le moment où je dois larguer la w-bomb.

– La musique est bonne hein?!
– Ouais pas pire…
– Qu'est-ce tu fais dans vie?
– Je construis des hôpitaux dans le tiers monde, toi?
– Scénariste
– Ah ouais!
– Yep!
– T'écris quoi?
– Euh… des web-séries…
-…

Au fond, la web-série c'est un peu comme la goberge des médias: ça coûte pas cher, ça essaie d'imiter plein d'affaires tout en cherchant sa PROPRE identité et Dominic Arpin en jase sur son blogue (je sais, je dois travailler mes comparaisons).

Je vous rassure, je ne suis pas ici pour chiâler (je laisse la job à La Clique du Plateau, MON compas culturel et social), mais plutôt pour vous guider à travers ce far-west de la goberge (celles subventionnées, celles pauvres, celles longues, celles courtes, celles avec des vedettes, celles avec des nobodys, celles tournées avec une Canon 7D… celles tournées avec une Canon 7D) et vous prouver que l'Internet offre encore (et continuera d'offrir) du contenu MERVEILLEUX. Pensez seulement aux leaked photos de Scarlett Johansson.

Voici donc mes 5 web-séries favorites de 2011!

Anyway, vous allez vous en crisser… Je scénarise des web-séries.

Gigi

Honnêtement, je plains les acteurs qui s'aventurent dans le slapstick, surtout les fat fucks (je peux utiliser ce terme puisque je pèse 230 lbs. Même règle que le n word). D'abord, on a pas mal fait le tour dans les années 30 et 40. De plus, pour un fat fuck, la minceur de la ligne séparant l'humour fin des mauvaises jokes de pets est inversement proportionnelle à son tour de taille.

Dans le cas de Gigi, Josh Gad (le dude de Book of Mormons) s'en tire vraiment bien. Son personnage, un immigrant avec une baby face qui travaille fort pour devenir américain, est hyper attachant et son pseudo accent anglais me fait rire à chaque fois. Quelques épisodes ratent la cible, mais en général c'est juste assez épais pour nous rappeler les belles années de Chris Farley et Jack Black (parce qu'elles existent).

Les frères Goyette

Je ne connaissais pas Les frères Goyette avant la série, mais leur univers de campagnards patenteux m'a conquis instantanément. En fait, à partir du moment où Sylvain a démarré sa console de son au gaz dans l'épisode 2, j'ai su que cette série allait finir dans mon top 5 de l'année. Même si les faux-docus me saoulent de plus en plus, je ne peux faire autrement que crier au génie quand un personnage m'explique que, dans le but d'avoir le son parfait, il enduit des pièces de sa pédale de distorsion artisanale avec du vieux Cheez Whiz pour que les mulots viennent la manger aux bonnes places. Du très très beau n'importe quoi!

Pop Fiction

Attention, on tombe en mode SUPER geek. Prenez Mythbusters, enlevez la chicks rousse, ajoutez une couple d'asiatiques et vous êtes encore à des kilomètres du niveau de geekness de cette série.

Si vous avez déjà essayé pendant plusieurs heures de sauter par-dessus le mât du drapeau de Super Marios Bros en buvant du Sunny D habillé d'un pyjama de TMNT, Pop Fiction est pour vous. Sinon, on to the next one.

L'équipe de Game Trailers a réuni plusieurs mythes de jeux vidéos (Est-ce qu'on peut vraiment se battre avec Reptile dans Mortal Kombat 1? Est-ce qu'on peut vraiment contrôler Luigi dans Super Mario 64?) et les a testé à grands coups de Game Genie et de questions aux concepteurs. Yep, beaucoup trop geek.

Selector

Eavvon O'Neil pourrait facilement remporter le prix de “l'animateur le plus vedge”, mais il chapeaute tout de même un des projets les plus intéressants de Pitchfork.tv.

Le concept est simple: dans un lieu insolite, Eavvon propose deux beats à un MC connu. Le MC choisit un des deux beats, explique son choix et freestyle dessus comme si c'était sa job. That's it!

La série a débuté en 2010 et depuis, on a eu droit à des moments complètement sick, comme Clipse qui freestyle sur une track de DOOM, Curren$y qui capote beaucoup trop sur Gold Panda et, plus récemment, ASAP Rocky et son crew vs. un beat de Nurses dans un laser quest.

Un gros coup de coeur.

Wainy Days

Bon, ici, je triche un peu. Techniquement, je n'ai pas vu de nouveaux épisodes en 2011. Par contre, la saison 5 débutait le 5 décembre et allait certainement se glisser dans mon top 5 anyway. Donc…

En gros, David Wain, habituellement scénariste et réalisateur (Wet Hot American Summer, The Ten, Role Model), mais ici employé d'un sweatshop, se pogne une belle fille à chaque épisode (malgré sa face weird et sa calvitie) et se fait généralement domper avant le générique. Bref, c'est la même même MÊME affaire que Le Cas Roberge, mais drôle/edgy/pas gênant/l'adjectif de votre choix.

Ces dernières années, je me suis lassé de l'humour absurde, mais avec Wainy Days, Wain parvient à l'utiliser avec une impertinence qui nous rappelle d'avantage les films des Pythons que les sketchs trop longs de Jean-Thomas Jobin.

De plus, Wain a beaucoup d'ami(e)s connu(e)s et drôles (comme moi d'ailleurs, salut Pat Huard!) qui apparaissent de temps en temps (Paul Rudd, Elizabeth Banks, Jonah Hill, Rashida Jones, Jason Sudeikis).

Finalement, la présence d'un pool de writers (chose très rare pour le web) participe inévitablement à la qualité générale de l'écriture et devrait servir d'exemple pour NOS séries humoristiques. Mon statement de fin finale! Merci Internet! Vive la goberge!