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Watch the Throne @ Centre Bell: une mécanique efficace mais froide
Crédit: Simon Gosselin

Après avoir annoncé, annulé, puis reprogrammé leur arrêt montréalais, Jay-Z et Kanye West arrivaient au Centre Bell mardi soir avec leur cirque mercantile. C’est 15 000 personnes qui attendaient les copropriétaires du trône.

Ça a viré jambon quand Jigga et Yeezy ont fait leur entrée sur «H.A.M.». Ascension impressionnante des deux souverains, face à face, sur leur cube de DEL, 14 pieds dans les airs. À «Who Gon Stop Me», on a compris: rien n’allait arrêter la machine clinquante et bien huilée.

En un peu plus de deux heures bien tassées, Jay-Z et Kanye ont comprimé une quarantaine de morceaux, provenant majoritairement d’enregistrements antérieurs à Watch The Throne. Ainsi, on a laissé de côté deux des meilleurs extraits de l’album, «Primetime» et «Why I Love You», pour donner plus de la moitié du spectacle au répertoire solo des rappeurs.

Loin d’homogénéiser la prestation, la formule invitait inévitablement à la comparaison. Les opinions divergent: j’ai trouvé Jay-Z particulièrement froid, distant et stoïque; j’ai entendu des plaintes sur le manque de charisme et de spontanéité de Kanye.

Dans tous les cas, ça aura pris une heure avant que les royaux ne s’adressent la parole. Mais ça a donné, pendant «New Day», un des seuls moments touchants. Assis sur une marche, ils racontaient leur vision de la paternité. On en aurait pris 10 fois plus.

Plusieurs auront eu le sentiment d’en avoir pour leur argent. La mécanique est efficace, léchée, irréprochable. Mais ça demeure ça: une orchestration froide, où on s’amuse plus parce qu’on a payé que parce qu’on est transporté.