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Sophie Desmarais rayonne au grand écran, sur les planches et à la télé
Crédit: Patrice Lamoureux

À mon arrivée à la Place des Arts – cette zone postapocalyptique qui me rappelle le champ de bataille des constructions d’il y a quelques mois, je me suis dirigée vers l’inébranlable théâtre coin Sainte-Catherine et Saint-Urbain. Là, le Nouveau Monde rayonne avec, dans son ventre, une jeune comédienne d’un quart de siècle.

Une fois installée devant les vitres éblouissantes du Café du Nouveau Monde, une Sophie Desmarais à contre-jour commande de l’eau pétillante (avec plein de morceaux de citron, s’il vous plaît !) en échangeant quelques pensées avec moi. Un petit répit avant de rejoindre les coulisses et de se métamorphoser en Agnès pour cette deuxième représentation de L’École des femmes. L’an dernier, son interprétation dans Beaucoup de bruit pour rien a fait bien du bruit… mais pour de grandes collectes, puisqu’elle lui a valu le Prix de la relève Olivier
Reichenbach 2010. Ce que ça vaut? «C’est la reconnaissance des pairs !»

Avec le regard animé, Sophie raconte son cheminement depuis la fin de sa formation à l’Option-Théâtre du collège Lionel-Groulx. «Ce que je trouve vraiment bien du début de ma carrière, c’est que j’ai eu beaucoup de petits rôles, comme dans Les Grandes chaleurs de Sophie Lorain. Ça fait que j’ai essayé des affaires sans porter quelque chose sur mes épaules, sans avoir ce poids-là». 

Essayer des affaires, on peut dire qu’elle l’a fait. D’un bord, on lui confie des rôles de jeune amoureuse, ô si pure et classique. De l’autre, elle incarne la gothique dans Curling de Denis Côté, et la prostituée junkie dérangée dans Décharge, le dernier film de Benoît Pilon.

«Au cinéma ou à la télé, on me donne toujours des filles désagréables, vraiment weird ou bien trash. Pis, j’ai zéro ça dans’vie». Son secret, alors, pour jouer toutes ces variantes? Sophie fouille le fond de sa démarche, puis, en vraie révélation à la sauce Deus ex machina, elle lance: «Je trouve que l’imaginaire, parfois, est plus fort que le vécu, qu’on n’a pas besoin de tout vivre pour tout jouer.» Avec un sourire, elle ajoute: «Oui j’aime ça, j’aime ça aller ailleurs…»

Pour Sophie, tout ne fait que commencer. «J’ai le goût d’aller dans des zones complètement différentes. J’aime étudier les rôles et je passe beaucoup de temps à m’amuser, juste à lire et à m’imprégner d’une autre atmosphère.»

En mars, elle sera du tournage de Chasse au Godard d’Abbittibbi, le premier long métrage d’Éric Morin, le réalisateur de Mange ta ville. Encore du nouveau, affirme Sophie. «C’est un rôle qui me ressemble beaucoup dans la vie. C’est très, très proche de moi.» Puis, je sens de la fébrilité. «C’est comme si ça devenait tout d’un coup impudique.»

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