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L’ex-Patère rose Fanny Bloom apprivoise sa nouvelle vie

Pour minimiser la douleur lorsqu’on retire un diachylon, on tire dessus d’un coup sec. C’est un peu ce que Fanny Bloom a fait suite à la dissolution de La Patère rose, qui a fermé les livres avec un émouvant concert d’adieu en juin dernier: elle s’est enfermée en studio avec ses nouveaux collaborateurs (Étienne Dupuis-Cloutier, qui réalise; Benny BBQ, Philippe Bilodeau et Laurence Lafond-Beaulne) pour mitonner un premier album solo qui devrait paraître en février.

Avec une brève apparition à la finale des dernières Francouvertes pour toute apparition scénique, cependant, le changement de statut était jusqu’à maintenant demeuré abstrait. Tout cela changera ce vendredi, alors que la chanteuse donnera son premier concert solo officiel dans le cadre du Coup de cœur francophone. Fanny a bien voulu répondre à quelques questions sur ce que tout cela représente pour elle.

On a cru comprendre que la rupture de La Patère avait été difficile. Comment vis-tu ton passage de «chanteuse de groupe» à «chanteuse solo»? Ça n’est pas rien, quand même, se produire en son nom à soi…
La rupture a été assez terrible, oui, surtout que ce n’était pas mon choix. C’était plutôt une série de conflits d’horaire et ça commençait à peser assez lourd. Mon passage de chanteuse de groupe à chanteuse solo, je l’apprivoise encore, bien sûr. Je ne suis pas encore montée sur les planches pour assumer tout cela. Vendredi, ce sera chose faite. Mais même après je vais continuer à devoir apprendre comment faire. Le truc, c’est et qu’il faut tout assumer seule. Sauf qu’en même temps, je ne me sens pas seule, justement. J’ai travaillé avec Étienne Dupuis-Cloutier depuis pas mal le début. Au fond de moi, je ne me sens pas perdue.

On sait déjà que les arrangements de ta nouvelle mouture solo sont différents de La Patère, mais concrètement, niveau composition et substance, est-ce que ce sera différent? Similaire?
Ça a été une manière assez différente de travailler. Souvent avec la Patère, j’arrivais avec une ébauche de quelque chose; on «jammait» dessus pendant super longtemps et la toune se créait d’elle-même, avec un petit morceau de chacun. À la fin, on était rendus bons, on se comprenait beaucoup sans trop jaser. Avec mon projet solo, y’a fallu réinventer la façon de faire. Alors, y’a des trucs qui viennent de moi à la base (musicalement parlant) et d’autres, d’Étienne. Et on a pris le meilleur de chacun, pis on a travaillé ça pendant des heures, mais directement en studio. Les textes et mélodies sont venus un peu plus tard. Je me suis laissée le temps d’intégrer la musique «dans mon moi-même», pour écrire mieux peut-être. En tout cas, j’ai essayé d’écrire mieux.

Il y avait un côté léger à la Patère… Quand tu as joué à la finale des Francouvertes, on avait l’impression que ton nouveau matériel était un peu plus dark… Impression fondée?
C’est effectivement très juste. C’est un album qui est né dans une certaine souffrance, pour mille raisons différentes. Les deux dernières années n’ont pas été de tout repos. Y’a eu des grands moments de noirceur. J’avais besoin d’une catharsis, je m’en suis offert une: cet album.

Comment as-tu recruté tes nouveaux collaborateurs?
Je connaissais déjà Étienne depuis Sherbrooke. Il avait aussi remplacé Jules dans la Patère vers la fin. C’est là qu’on a plus échangé. Sinon, les autres sont des amis d’amis qui sont devenus des amis avec le temps. Je voulais du monde que je connaissais et en qui je pouvais avoir confiance sur le plan humain. Je voulais pouvoir rire avec eux avant tout. Et c’est mission accomplie, je pense.

T’as mentionné à La Presse l’album de Gonzales comme référence… Quelles sont les autres sources d’inspirations qui marqué ta musique pour le matériel que tu prépares actuellement, qu’elles soient musicales ou autres?
Bon Iver a été très présent dans ma vie depuis deux ans. Autant le premier album que le deuxième. Je les ai écoutés… t’as pas idée combien de fois! Y’a un mood là-dedans qui me rend triste, mais pas triste en même temps; y’a plein de lumière dans la noirceur de ses chansons. C’est ce que je voulais aussi, un peu. J’ai aussi beaucoup écouté Piano Solo de Gonzales. Lykke Li, aussi, évidement. Et j’ai écouté toutes les séries télé de l’univers. J’ai regardé des films comme une malade. Plus, je me clenche très souvent tous les Disney en rotation. Je consomme beaucoup d'histoires racontées ou tout ce qui implique de la magie. Je lis aussi gros des BD, ces temps-ci.

Puisqu’on est déjà rendu à la fin de l’année, il est temps de faire des bilans (mettons). Complète l’affirmation: 2011 a été une année de _____ et 2012 sera une année de _____.
2011 a été une année de reconstruction de maison sur une grande terre brûlée, mais très fertile et 2012 sera une année de récolte et de paix.

Fanny Bloom
11 novembre | Divan orange
4234, St-Laurent
avec David Giguère
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