Aller au contenu
Play: un jeu de manipulation pas si innocent que ça

Suivez notre couverture du 40e Festival du Nouveau Cinéma jusqu'au 23 octobre!

 

Play ****

Göteborg, Suède. Dans un centre commercial en plein centre-ville, une bande de jeunes ados d’origine africaine s’amuse à un petit jeu pas si drôle que ça. Tout commence avec un p’tit coup de roche-papier-ciseau, par lequel on élit un membre du groupe. Celui-ci va ensuite aborder d’autres jeunes un peu moins grands avec une question toute bête: «T’as pas l’heure?». L’un d’eux dégaine alors son téléphone portable, et comme par hasard, il ressemble comme deux gouttes d’eau au cellulaire volé du frère de l’inconnu. Vous me suivez jusqu’ici?

Ce scénario bien calculé n’en est pas un de film. C’est plutôt un fait divers qui s’est produit à d'incalculables reprises, et dont le réalisateur Ruben Östlund s’est inspiré pour créer Play. Dans ce film lent et esthétique, on suit le coup monté du début à la fin. Les innocentes victimes sont ici accusées d’une manière si soudaine qu’elles se laissent entraîner malgré elles par ce groupe de Noirs intimidants. Les adultes sont dépeints comme passifs et indifférents face à la détresse des enfants, et nous sommes les spectateurs impuissants du subterfuge.

Film nerveux qui nous ramène aux traumatismes de l’enfance, Play joue également avec nos sentiments en nous confrontant à nos idées préconçues et à notre perception étriquée de l’intégration multiculturelle. Un film à voir absolument pour remettre notre condescendance à sa place.

 

Présentations dans le cadre du FNC:
19 octobre à 13h et 20 octobre à 19h30 | Ex-Centris, salle Fellini
nouveaucinema.ca